Bassin nantais
Chez Nantial, la logistique se met en quatre pour les primeurs
Le leader nantais du radis Nantial développe sa production pour répondre aux demandes de sa clientèle. Le radis demi-long équeuté vient élargir sa gamme.




Dernier jour de février, il est 11h30 chez Bertrand Redureau, sur son exploitation située à La Chapelle-Basse-Mer, en Loire-Atlantique. Adhérent de l'OP nantaise Nanteurop, il termine avec ses salariés la cueille de radis, protégé du vent et de la pluie sous un grand abri. « Les trois producteurs de radis de Nanteurop cultivent du radis toute l'année, explique Brice Quiblier, directeur de Nantial, l'entité créée en 2012 avec Agrial et Nanteurop. Grâce aux grands abris, nous sommes capables d'assurer les quantités et la qualité exigées par nos clients douze mois sur douze. » Nantial a commercialisé 10 millions de bottes en 2013. « Nous projetons, pour répondre à la demande, de produire entre 11 et 12 millions de bottes en 2014, ajoute-t-il. Notre parc de grands abris de 130 ha s'agrandit de 15 ha en 2014 pour accompagner ce développement à côté des 600 ha de plein champ. D'un coût moyen de 200 000 €/ha, nous devons les planifier longtemps à l'avance, le temps nécessaire à leur construction prenant de plus en plus de temps. Il s'agit ainsi d'assurer la quantité et la qualité de la production en fonction de la demande de notre clientèle. »
Sous le grand abri de Bertrand Redureau, les radis sont bottelés à la main et rangés délicatement dans des cagettes en bois comme la moitié de la production de Nanteurop, l'autre partie étant récoltée à la machine par deux producteurs. Ceux-ci sont ensuite chargés dans une remorque et acheminés directement à la station du producteur, à moins d'un kilomètre. Lavées par douchage, les cagettes sont palettisées et stockées.
Toujours en flux tendu
Les radis sont maintenus à 6 °C et 90 % d'humidité (conditions optimales de conservation), en attendant le ramassage des palettes par l'un des cinq camions de Nanteurop. « Notre flotte interne nous permet d'être très réactifs, pour tous les légumes », indique Brice Quiblier. Depuis quelques semaines, le radis est entré dans la catégorie Ière gamme élaborée sous la marque Priméale (cf. page ci-contre). Les radis destinés à ce nouveau segment sont donc acheminés directement sur le site de Nanteurop comme la mâche et les jeunes pousses. L'OP est d'autant plus réactive en logistique transport que ses adhérents sont concentrés dans le bassin nantais Sud Loire autour de Saint-Julien-de-Concelles, La Chapelle-Basse-Mer (5 km), Clisson (25 km) et Saint-Philbert-de-Grand-Lieu (36 km). En approvisionnement, il en est de même. Les cagettes, par exemple, sont achetées dans le bassin à moins de 15 km de Saint-Julien-de-Concelles.
Un référentiel propre à chaque OP
Ce vendredi, les deux autres adhérents récoltent et préparent eux aussi les commandes de radis passées la veille par le service commercial. Le contrôle qualité est opéré à Saint-Julien-de-Concelles en début d'après midi. Contrairement à la mâche où un même référentiel qualité a été adopté par tous les maraîchers nantais, celui du radis est propre à chaque OP. Après l'agréage effectué par un des quatre spécialistes formés par l'OP, les radis sont stockés dans la chambre froide de 6 000 m2 , en attente du transporteur qui les acheminera vers les clients. Ces derniers peuvent venir chercher la marchandise ou sous-traiter le transport à un spécialiste. Dans d'autres cas, Nantial fait appel à l'un des transporteurs français avec qui l'entreprise travaille régulièrement. Un contrat-cadre en régit le partenariat. « Nous avons besoin d'avoir des fournisseurs fiables », précise Brice Quiblier. La destination principale pour le radis reste les centrales d'achat françaises des GMS. De la cueillette au départ camion de la station de conditionnement de Saint-Julien-de-Concelles, les radis sont conservés en froid humide. Ensuite, ils sont soumis au froid sec jusqu'à la mise en rayon chez le distributeur. Un peu plus de 24 heures se seront donc écoulées depuis la cueille.
Le travail se fait en flux tendu
Pour gagner le challenge d'un produit ultra-frais comme le radis – fraîcheur garantie par l'aspect visuel de ses feuilles – toutes les opérations en amont sont effectuées en flux tendu. « La gestion de l'information est primordiale dans notre métier, assure le responsable du pôle Nantial. Nous suivons à la trace le radis, depuis l'implantation de la graine jusqu'au chargement dans le camion à destination de notre clientèle. Le logiciel sert à la fois à optimiser la traçabilité, à faire le lien entre la production et la commercialisation, à bien corréler l'offre et la demande. » Les informations sont recensées dans un code-barres. Le Flashcode a été adopté en 2011. Toutes les semaines, une réunion d'ordonnance est organisée avec les producteurs, les chefs de culture, les services qualité, conditionnement et commerciaux. « L'OP ne représente que quinze producteurs, note-t-il. Il nous est donc plus facile de réunir tous les opérateurs. Nous en profitons pour faire le bilan de la semaine passée, revoir si besoin nos objectif et nous projeter pour les semaines suivantes. »