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Châteaurenard-Provence se projette dans l'avenir

Tous les maillons – agriculture, logistique, commerce, transformation, formation... – seraient regroupés sur un seul site.

Les projets du Min Châteaurenard-Provence peuvent se résumer à une lettre : “R”. R comme nouvelle “aire” et comme nouvelle “ère”. « C'est un pari ambitieux, explique Bernard Reynès, député-maire de Châteaurenard et président de la Régie autonome municipale en charge de la gestion du Min. Mais avions-nous le choix ? Il est indispensable à dix ou quinze ans de repositionner le marché en l'adaptant à de nouveaux enjeux tout en lui conservant son marqueur, à savoir la production. »

Avant de se lancer dans ce projet, le Min avait demandé, en 2009, au Cabinet Ernst & Young, une étude donnant une “photo instantanée” du marché, ses atouts, ses faiblesses et les voies à explorer pour son avenir. « Cet audit a fait bouger les lignes en déclenchant une prise de conscience et une remise en question, bases de cette volonté de redéployer le marché. » Une seconde étude est en cours, sous la houlette de Michel Escoffier, ancien directeur de la Fédération française des marchés d'intérêt national, qui doit mener à la rédaction d'un cahier des charges, sous six mois, et balayer les étapes de progression du projet. « La conduite du projet sera donc pragmatique et progressive. Pragmatique car si les conditions ne sont pas réunies, nous aurons la possibilité de le redimensionner ou de l'abandonner. »

Le Conseil d'administration a déjà repéré un site de 60 ha, dans la zone des Iscles entre Noves et Châteaurenard. Plus proche des grands axes routiers, ce site doit permettre le désenclavement du marché, situé en ville et sans réserves foncières pour des agrandissements ou constructions nouvelles. « L'idée fondamentale est de regrouper l'ensemble des maillons de la filière sur un seul site et lui donner une véritable dimension territoriale à la taille du grand Sud-Est », souligne Jérémie Becciu, directeur du Min. Tous les maillons, à savoir l'agriculture, la logistique, le commerce, la transformation, la formation, etc.

Un projet de désenclavement estimé à 100-200 millions d'euros

Le projet étant soutenu par la Carad (communauté d'agglomération Rhône Alpilles Durance), les représentants des communes vont entrer au nouveau Conseil d'administration du Min pour lui donner sa dimension territoriale. « Leur représentation est importante, car le Min se veut un outil de dynamisation du tissu économique local. En parallèle, nous avons mis en place un comité technique et un comité de pilotage interprofessionnel qui, en partenariat avec le Conseil d'administration, seront associés à toutes les étapes de la construction du projet. » Un projet qui s'élève entre 100 et 200 millions d'euros .

« La recherche de financements sera essentielle et conditionnera la réalisation du projet, précise Bernard Reynès. Des demandes seront déposées auprès de l'Etat et des collectivités locales. Sur le papier, les services de l'Etat, direction départementale des territoires et de la mer et direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt, sont favorables à notre initiative, convaincus par notre vision stratégique et territoriale. » Validé et financé, l'installation du nouveau Min devrait débuter dans deux ans. Donc pour l'heure pas d'investissements structurants pour le Min de Châteaurenard mais des initiatives.

« Nous avons rejoint la Fédération des marchés de gros pour rompre l'isolement de Châteaurenard, lui redonner sa place et profiter de la mutualisation d'expérience, continue Bernard Reynès. Sur le plan local la décision a été prise d'ouvrir l'activité du marché à de nouveaux opérateurs. Jusqu'alors, la décision avait été prise de ne pas ouvrir le marché aux produits étrangers. C'est chose faite. Nous avons des demandes d'opérateurs importants et responsables qui s'engagent à cesser la commercialisation de produits d'import quand la production locale démarre. Le principe a été respecté pour les poivrons. Nous espérons la venue d'opérateurs spécialisés dans les productions d'hémisphère Sud, afin de proposer des produits complémentaires pour des gammes plus larges et gagner de nouveaux clients. Enfin, nous travaillons avec l'association ANDES à la mise en place d'un atelier de transformation, qui intéresse plusieurs producteurs, pour approvisionner les plus démunis. »

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