Ardèche
Châtaignes, une récolte déficitaire
La campagne châtaignes 2015 en Ardèche a été difficile. La filière s'attend à de lourdes pertes, à une demi-récolte par rapport à 2014. En cause : le cynips et la canicule.
La lutte biologique, les lâchers massifs de tory-mus sinensis, prédateur spécifique du cynips en 2014 et 2015 n'y ont rien fait. Alors que la récolte de châtaignes en Ardèche s'achève, les professionnels de la filière – dont le syndicat de défense de la châtaigne de l'Ardèche – s'attendent à une baisse de la production de 50 %
Une production très basse
« On s'attendait à une récolte inférieure à celle de 2014 et à de lourdes pertes financières, une année normale avec 5 000 t, mais pas à une perte de production de l'ordre de 50 % par rapport à 2014, souligne Daniel Vernol, président du syndicat de défense de la châtaigne de l'Ardèche. La production de châtaignes en Ardèche devrait atteindre 2 500 t en 2015, un niveau très bas. La cause de cette baisse de récolte est due essentiellement à la présence conjuguée du cynips et à la canicule qui a affaibli les arbres. Les secteurs les plus touchés par le cynips ont enregistré de faibles récoltes au nord comme au sud de l'Ardèche. De lourdes pertes financières vont être supportées par les producteurs. Nous savons que ce retour à l'équilibre prendra plusieurs années et que les cinq et six années qui suivent vont être marquées par des pertes de récoltes importantes sur le département. »
Mise en place d'un fonds de mutualisation
Les effets de cette faible récolte auront des conséquences à tous les échelons de la filière. Le syndicat a mis en place un fonds de mutualisation pour indemniser les producteurs pour les pertes subies, un fonds qui avait indemnisé les premiers producteurs en 2013. Seul point positif : la bonne qualité sanitaire des fruits. Les producteurs n'ont quasiment pas relevé de fruits véreux dans leurs vergers.
Seul point positif pour cette campagne : les producteurs n'ont pas relevé de fruits véreux dans leurs vergers.
Une autre maladie fait des dégâts : l'encre. Celle-ci a provoqué une forte mortalité des arbres en 2015. « La maladie de l'encre du châtaignier prolifère sur tout le département. Il n'existe, pour l'instant, aucun traitement de lutte. Mais, depuis plusieurs années, nous travaillons en partenariat avec l'Inra et le CTIFL sur un porte-greffe Sativa tolérant à l'encre. Il s'agit de la sauvegarde du verger traditionnel en France et en Europe »