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Finistère
Ces drôles de machines du bout du monde

Grande région agricole s’il en est, le Finistère accueille aussi quelques fleurons de l’équipement agroalimentaire français. Tour d’horizon de certains d’entre eux.

Le Finistère est un haut lieu de l’industrie agroalimentaire (150 établissements de plus de vingt salariés, 15 000 emplois directs), qui pèse lourd dans l’activité du département. L’apport du secteur au dynamisme économique de la Bretagne occidentale participe à la croissance de son “produit régional brut” et de son commerce extérieur. Et qui dit produits alimentaires, dit souvent matériels pour les mettre en œuvre. Naturellement, certains grands noms du secteur sont originaires du Finistère. La proximité des uns et des autres permet, du coup, de créer une synergie intéressante.
En plus de 50 ans d’existence, la société Capic, à Quimper, s’est imposée dans le secteur des appareils industriels de cuisson pour la restauration, en France comme à l’étranger. Comme le souligne Gilles Velly, responsable technico-commercial Industrie : « Le matériel a évolué depuis une décennie pour répondre à l’émergence des plats cuisinés ou du traitement des légumes. Il existe différents process selon la typologie de consommation, ce qui requiert un travail important d’adaptation des matériels. Il y a une douzaine d’années, on pouvait encore voir des “achats plaisir”, dirions-nous. Plus aujourd’hui : le client sait ce qu’il veut pour son produit, quitte à choisir un matériel dépouillé au maximum. » La recherche chez Capic s’est portée, entre autres, sur le développement de cuiseurs-refroidisseurs. « C’est la grande tendance, explique Gilles Velly. Certains clients veulent entrer un produit cru par un côté de l’appareil et récupérer, à l’autre bout, un produit cuit remis à une température inférieure à 18 °C. Cela soulève la question de l’utilisation de l’eau : si pour des légumes, le bain peut être utilisé une quinzaine de fois, pour le riz, à cause de l’amidon, il doit être changé après trois passages. » Capic a développé une série de matériels répondant à ces contraintes, dont un, le CR20,  adapté aux PME industrielles ou aux petites cuisines centrales ne traitant que 100 à 200 kg de produits par heure. Pour ces dernières, Capic a aussi construit un cuiseur à panier de 50 litres, format rarement rencontré.

Adaptation à la demande du client
Autre belle réussite du département : Le Lez Process dispose d’un atelier à Sizun près de Landerneau, récemment agrandi de 1 000 m2 pour accueillir une ligne pilote complète pour des tests industriels. L’entreprise familiale a développé au fil des ans une série de matériels dédiés à la filière fruits et légumes. Elle a ainsi déposé une quinzaine de brevets sur des machines souvent tournées vers le lavage et où, en tout cas, l’usage de l’eau est primordial et géré afin d’en réduire au maximum la déperdition. C’est le cas pour la gamme Polywash, qui comprend un laveur multiproduit, à flux hydrauliques et aérauliques qui intègre aussi un extracteur d’insectes et une double filtration intégrée. Mais aussi un décongélateur réduisant le temps de décongélation. Et l’on aime à rappeler chez Le Lez Process que la première application vendue à étranger, à Shanghai, était une unité de lavage d’ail : c’était en 1992 et elle tourne toujours.
Basée à Quimperlé, la société Guelt est présente depuis trente ans dans le domaine de l’équipement pour l’industrie agroalimentaire (IAA). Si l’entreprise sait être à la pointe de l’entreprise, elle fonde aussi sa réussite sur la continuité d’un savoir-faire certain. Sur ce dernier point, elle a développé depuis dix ans une activité de réhabilitation de sertisseuses, incluant l’usinage des pièces, le traitement des surfaces et les contrôles. Une prestation loin d’être anecdotique pour le conservateur qui peut se permettre de remettre son outil aux bons soins des équipes de Guelt pendant deux à trois mois, en période creuse, puisqu’elle représente entre 30 % et 50 % du coût de l’achat d’une machine neuve. Le succès rencontré par la formule a été suffisant pour la développer à d’autres types d’équipements.
Guelt développe aussi ses propres lignes complètes de préparation de produits nus, dans le conditionnement (operculage et thermoformage) ainsi que dans l’encaissage de fin de ligne. Et l’entreprise a enregistré quelques beaux succès comme la “cloche saveur” du camembert Président par exemple et, en collaboration avec Packalim, la ligne de conditionnement automatique pour le process d’emballage ACPE (Application Carton Plastique Emballage) dont la première réalisation a été pour Charal mais qui a aussi séduit Soléane pour sa gamme de salades de crudités.

Soutien à la filière bois
C’est aussi en Finistère, sur la technopole Quimper Cornouaille, que se trouve le siège de Breizpack, l’organisation qui regroupe 300 entreprises régionales de l’emballage représentant 16 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Son rôle est d’offrir une mutualisation des actions à ses adhérents principalement en ce qui concerne la diffusion d’informations sur les nouvelles technologies et les tendances ainsi que la représentation du secteur (Breizpack exposera à Emballage 2010 en novembre à Paris). L’association, lauréate cette année de l’appel à projets “Grappes d’entreprises” du ministère de l’Espace rural et de l’Aménagement du territoire, a décidé de renforcer son soutien à la filière Emballage bois en développant une veille ciblée.
Car l’on sait aussi, dans ce bout du monde qui lutte pour passer au-dessus de son enclavement naturel, que l’information – sa récolte et sa diffusion – est indispensable pour le développement ultérieur de nouveaux process.

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