Produits d’import

Certains circuits se retrouvent en manque durable de produits

Le contexte commercial reste sous l’influence des déficits qui concernent surtout le secteur des fruits. Après plusieurs années de baisse des prix pour les fruits d’été, les entreprises ont un besoin impérieux de trésorerie. Le taux des impayés est jusqu’alors resté habituel en France mais il a déjà beaucoup grimpé en Espagne et en Italie. Dans ce double contexte de manque de produit et de trésorerie, on assiste à une recrudescence des ventes avec paiement comptant départ station. Les grossistes ou exportateurs qui ont assez de trésorerie captent cette marchandise à l’amont. En remontant la filière, ils contribuent aussi à raffermir les prix.
Il reste deux bonnes semaines de campagne en Andalousie. L’entrée en campagne de Badajoz est un peu plus tardive que prévu et l’offre progresse cette semaine. Mais les déficits sont bien confirmés avec un petit tiers d’offre en moins par rapport à la normale. Pour l’heure, les prévisions de récolte initiales s’avèrent être très surestimées !
En Emilie-Romagne, les tremblements de terre (cf) perturbent le début de saison. Les premiers lots d’abricot Aurora manquent de calibre. Ce défaut va se retrouver en pêches et nectarines. Comme en France, malgré une charge modeste, le calibre des variétés précoces est en recul.
Après une période chaotique, le marché du melon traverse une période de déficits qui risque de durer. Les mises en place en France ont été retardées. L’Espagne est en pleine saison, avec des petits rendements.

Le retour des investisseurs
Dopées par les déficits en Europe, les ventes de fruits de contre-saison sont juste freinées par le manque d’offre et les prix élevés !
En raisin, la saison de l’Inde se termine. Après deux campagnes de forte décrue, les exportations vers l’Europe sont revenues à leurs niveaux proches de la normale. Avec environ 37 000 t, la progression est de plus de 60 % en un an.
L’Egypte ne débutant que mi-juin, l’offre est en rupture et les prix sont actuellement très élevés.
Le manque de fruits de saison favorise les ventes de pommes et de poires. En pomme, l’offre de Nouvelle-Zélande est très faible. Elle est dominée par la variété Jazz surtout distribuée dans le Nord de l’Europe. Après la prise de contrôle de Enza par l’allemand Baywa, une fusion avec le second producteur exportateur du pays, Mr Apple (Scales Corporation), est en discussion. Cela permettrait de former un leader avec au moins 55 % de l’offre du pays. L’intérêt des fonds d’investissement allemands pour l’agriculture est confirmé avec la reprise de 10 % du capital du groupe familial sud-africain Farm Secure par une filiale de la banque KfW. Farm Secure, qui possède aussi cinq grands domaines fruitiers, était entré dans le capital de l’exportateur Colorfruit en 2011.