Cerafel, oublier 2004 au plus vite
Les intervenants français du légume souhaitent oublier au plus vite la campagne 2004. Y compris les Bretons qui ont récolté 730 000 t de légumes, mais perdu 60 ME de sa VPC (valeur de la production commercialisée) entre 2003 et 2004. Parmi la trentaine de légumes cultivés par 3 500 exploitations sur près de 45 000 ha, il n’y a guère que “les pommes de terre primeurs et les échalotes qui s’en sont bien sorties”, a expliqué Joseph Rousseau, le 9 juin, en prélude à l’AG du Cerafel. La mauvaise campagne des deux premières productions bretonnes – le chou-fleur (350 000 t) et la tomate (168 000 t) – a fortement pesé sur le chiffre d’affaires global. Les conditions climatiques exécrables de l’année expliquent en partie ces mauvais résultats. Les Bretons ont souffert de la concurrence venue d’Europe de l’Est, de l’augmentation des quotas d’importation de tomates marocaines et du développement de productions en Allemagne, en Grande-Bretagne et en Italie.
Sans outil de gestion des crises depuis trois ans, le comité pilote une zone où les producteurs sont à la merci d’une brutale chute des cours. Pierre Bihan-Poudec, président de la Sica Saint-Pol a indiqué vouloir garder pour cela l’outil de surgélation CBA, à l’issue de l’important plan social en cours (200 salariés il y a un an, 45 à la fin 2005).
La Bretagne a décidé d’orienter le cahier des charges Qualiprince vers le référentiel EurepGap. “A la fin de l’année, nous devrions avoir 15 à 20 % des exploitants à répondre aux normes EurepGap”, a indiqué Joseph Rousseau. Les acteurs de la zone légumière attendent plus de la réforme de l’OCM. Deux visions s’opposent : celle de l’Europe du Sud, France comprise qui prône “la mise en place d’un outil de prévention des crises, et l’Europe du Nord, plus libre-échangiste qui souhaite laisser le marché fonctionner seul”, a expliqué Yvon Auffret, directeur du Cerafel.