Casino développe un nouveau concept de rayon fruits et légumes
“Il n’y a jamais eu autant de communication sur les bienfaits santé des fruits et légumes par le biais d’Interfel, Aprifel, le PNNS 2, les industries agroalimentaires proposant des produits à base de fruits et légumes. Et pourtant, la consommation de fruits et légumes stagne”, a lancé en préambule Bernard Bruyère, chef fruits et légumes pour la région Sud-Est de Casino et représentant de la FCD à Interfel lors du colloque EGEA à Bruxelles. Alors pour donner un aperçu des nouvelles stratégies de la distribution, il a présenté le tout nouveau concept fruits et légumes de Casino.
Soulignant l’univers concurrentiel de l’industrie agroalimentaire, le manque de marques en frais et le prix trop élevé, “peut-être défini comme un alibi”, selon lui, il a indiqué qu’il fallait arrêter de banaliser les fruits et légumes frais en grande distribution. “Si l’on prend l’exemple de Grand Frais, ou d’autres comme Espace Fraîcheur, on observe durant l’année 2006, une augmentation de 9 % en volumes et de 14 % en valeur des ventes de fruits et légumes et ce grâce à une mise en avant plus attrayante et à davantage de conseils aux consommateurs. C’est pour cette raison que chez Casino, depuis novembre 2006, nous avons lancé un nouveau concept fruits et légumes dans nos hypers qui sera développé dans 60 % de nos magasins d’ici la fin de l’année.” L’idée étant de créer un espace bien défini en f&l frais dans le supermarché.
Professionnaliser le personnel
Pour donner vie à ce concept, Bernard Bruyère a exposé plusieurs facteurs à prendre en compte, en premier lieu, le facteur humain. “Il faut professionnaliser davantage le personnel dédié à ces produits en investissant en salariés dans le rayon et en augmentant de 40 à 50 % les heures attribuées à ce secteur d’activité. Il faut également une implication du stade amont pour une meilleure qualité des produits avec des produits à forte valeur ajoutée.” Actuellement Casino propose, par ce nouveau concept, de 250 à 300 références selon les saisons avec la VI e gamme. Le concept a également défini des espaces bien déterminés de vente pour certains segments de marché, tels que le bio ou encore l’équitable.
“Le peu d’adaptation, le manque de nouveaux concepts de produits, l’absence de marques, la naissance de la publicité et l’arrivée de nouveaux produits transformés ont conduit le consommateur à estimer que les fruits et légumes restent des produits bruts, sans indication nutritionnelle. Il est donc indispensable de créer des marques, de segmenter l’offre et de faire des actions sur le packaging”, a souligné Bernard Bruyère.
Enfin, il lui semble nécessaire de professionnaliser tous les stades de la filière. C’est pourquoi pour le secteur de la distribution, Bernard Bruyère souhaite la professionnalisation des chefs de rayon avec une formation en alternance qui serait sanctionnée par un diplôme d’Etat. Une idée qui pourrait s’appliquer à d’autres distributeurs. Affaire à suivre.