Et demain...
Cap sur les 4000 salades/jour pour la Ferme urbaine lyonnaise
Trois Lyonnais se sont associés à des entreprises privées et des partenaires universitaires pour construire une ferme maraîchère pilote. A la clef : produire 4 000 salades/jour dès juillet 2017.
Après New York, Québec…, un projet d'agriculture urbaine est porté par trois urbanistes architectes lyonnais de l'agence Notus, Philippe Audubert, Christophe Lachambre et Didier Gaydou. Il bénéficie de l'expertise de partenaires universitaires, d'écoles d'ingénieurs de Lyon comme l'Insa et l'Isara et de l'Inra Agrocampus d'Angers, qui accompagnent le projet dans son développement commercial et marketing, dans son optimisation des techniques de production et la conduite de recherche d'autres végétaux. Les trois porteurs de projets ont créé Ful SAS en mars 2014. Ils ont constitué un consortium composé de la société de semences Vilmorin SA (actionnaire), des sociétés Cogeci, Richel Group Equipement, du groupe Roullier basé à Saint-Malo (nutrition végétale, animale, humaine), d'ITF Bureau d'études énergétique et de prestataires comme les groupes Cesbron, Elcom... Bonduelle (non-actionnaire) suit de près le projet et intervient comme expert-conseil. Philippe Audubert est le président de Ful SAS, Christophe Lachambre le directeur général et Didier Gaydou le directeur technique.
4 000 salades/jourQuel est l'enjeu principal ? Philippe Audubert, porteur du projet, l'assure : « L'enjeu du projet Ful est de proposer au sein de la ville un mode innovant de production agricole qui permettra de faire face à l'urbanisation galopante en exploitant des surfaces foncières non valorisées. Il vise également à minimiser l'impact environnemental de la production alimentaire et à travailler au développement durable. Le projet Ful est une solution innovante d'ingénierie et de production vivrière en mode industriel vertical. Notre objectif est de produire des plantes en grande quantité et à haut niveau de qualité selon une ingénierie écoresponsable. La production de salades n'est qu'une étape pour mettre en place notre dispositif, assurer les premiers réglages. La salade est un légume représentatif de l'alimentation française. Une plante simple sans exigence. Nous prévoyons de cultiver d'autres plantes à forte valeur ajoutée pour les secteurs industriels et de l'alimentaire comme la cosmétologie, la pharmacopée, les parfums. Ful va être capable de produire des variétés nouvelles. » La production agricole se fera en hydroponie. Toute l'astuce est de constituer les meilleures conditions de confort pour la plante. Cette technique permet de tendre vers un taux zéro de nitrates et de pesticides dans l'alimentation de la plante. Les légumes pousseront sur un substrat propre, baignant dans un liquide nutritif à l'intérieur de gouttières. La durée totale pour la croissance de la salade est de vingt-quatre jours. Le site industriel doit démarrer en juillet 2017 et comprendra 2 200 m2 de surface agricole utile avec une production prévisionnelle de 4 000 salades/jour. Le lieu du site n'est pas déterminé. « Nous cherchons un partenaire industriel d'ici la fin 2016. Le positionnement marketing dépendra de notre partenaire et de l'étude. On aimerait travailler sur les vertus du circuit court », explique Philippe Audubert.
Le coût du projet industriel : 5 M€ avec un retour sur investissement à six ans. Depuis juillet et septembre 2015, le projet Ful est labellisé par les pôles d'innovation Terralia et Végépolys. Avant la mise en route du site industriel, les promoteurs vont installer une ferme maraîchère en réduction sur le site de l'Insa à Lyon qui va fonctionner pendant deux ans, dès juillet, et produira 25 salades/jour. « C'est un lieu triple : de preuve du concept, de vitrine et de R&D. » Ce site pilote sera équipé d'un prototype qui permettra de tester le bon fonctionnement du dispositif avant l'installation des premières unités de production à grande échelle.
Ful a reçu une subvention de l'Etat de 200 000 € dans le cadre des projets lauréats du “Programme d'investissements d'avenir” et l'action “Projets agricoles et agroalimentaires d'avenir” avec FranceAgriMer, ainsi qu'un financement de l'Ademe Rhône-Alpes à hauteur de 61 000 €.