Melon - Sud-Ouest
Cadralbret, la force des petits producteurs
Dans le bassin de Lectoure-Nérac, la campagne 2010 a été aussi catastrophique que dans le Quercy, si bien que la coopérative Cadralbret, à Nérac (Lot-et-Garonne), a perdu cette année 10 % de ses surfaces, au profit des betteraves semencières, bien plus rémunératrices. Du coup, avec une petite centaine d’hectares en production, elle risque de manquer de produits pour répondre à la demande de ses clients, et de perdre des circuits de distribution, qui seront obligés de s’approvisionner ailleurs. « Notre chance est de proposer toute une gamme de produits (tomates, fraises, courgettes…), indique Pierre Faval, directeur de la coopérative. Nous avons donc nos acheteurs tous les jours au téléphone, ce qui nous permet de rester en contact. »
Côté SIQO, le projet d’IGP Lectoure-Nérac est toujours en stand-by, l’administration voulant séparer les deux bassins (distants de 30 km), alors que l’objectif de la filière est de les rapprocher. De plus, le melon IGP n’ayant pas été mieux valorisé l’année dernière et le tonnage global étant en régression, il n’y a pas vraiment d’urgence à accélérer la démarche.
En revanche, la coopérative va mettre davantage l’accent sur le caractère traditionnel de la production locale, qui occupe de petites surfaces (5 ha maximum). « Nos clients savent bien que nous proposons, depuis toujours, uniquement des produits locaux, dont la présence sur le marché est limitée dans le temps, poursuit le directeur. Mais nous avons de plus en plus de mal à faire face à la production industrielle et, globalement, la part de nos produits vendus en GMS a tendance à baisser, au profit de circuits spécialisés où la valorisation est meilleure. Ces derniers restent toutefois encore des niches. Enfin, on voit aussi un certain nombre d’exploitations tenter la vente directe, mais cela implique d’autres contraintes. »