Ca s’en va et ça revient
La flexibilité des lois est devenue une réalité, il va falloir s’y faire.
Les exemples foisonnent, mais pour ce qui nous concerne, il y a cette proposition de loi sur la réintroduction des distributeurs automatiques en milieu scolaire… un an après leur interdiction !
Le député de la Mayenne, Yannick Favennec, soutenu par un groupe de 80 parlementaires, a déposé un projet sur “la réintroduction des distributeurs de fruits et légumes frais dans les établissements scolaires”, afin d’“éduquer les jeunes aux différents goûts des fruits de nos vergers et de les inciter à devenir de futurs consommateurs et de futurs acheteurs responsables, dans un souci de santé publique.” L’initiative est d’ailleurs explicitement encouragée par le PNNS2. Depuis un an qu’elle est en vigueur, cette mesure a montré ses limites : les petits commerces de boulangerie situés aux alentours des lycées ont profité du report des élèves de la barre chocolatée sur le pain au chocolat. Pas très probant, donc, lorsqu’on sait que cette loi devait limiter la consommation d’aliments gras et sucrés. Pourtant, au moment du vote de ladite loi,
un amendement avait été proposé (mais pas accepté) concernant les fruits et légumes. Alors ?
Le projet de Yannick Favennec, indiscutablement chargé de bon sens, ne fait pas l’unanimité : certains défenseurs de la nutrition continuent de penser qu’il ne faut pas réintroduire le loup dans la bergerie.