Ça pourrait devenir compliqué
C’est très bien d’ouvrir les chantiers de la réforme. Mais les ouvrir tous en même temps, sans attendre que l’un ou l’autre ne soit bouclé, n’est pas sans risque. Dans le secteur du commerce, entre la loi Chatel, le rapport Attali et le rapport, à venir, sur la négociabilité, la bataille entre opérateurs, lobbyistes, élus est féroce. Et un point gagné lors du vote d’un texte peut être, au final, perdu. Idem pour le secteur de la production : la nouvelle organisation économique est encore en chantier alors que l’ancienne est déjà à terre. Les producteurs organisés sont en quelque sorte devenus des sans-abri. Point de rencontre du commerce et de la distribution, les interprofessions pourraient elles aussi être emportées par la tourmente. La réforme en cours donne lieu à un bras de fer plus que musclé entre FNSEA et FCD. Les présidents Lemétayer et Bédier se sont rencontrés mardi dernier et n’ont pu que faire le constat de leur désaccord. La FCD ne veut absolument pas voir arriver la gestion des crises que la FNSEA veut intégrer dans les missions des interprofessions. Et inutile de proposer un compromis (une interpro courte, au sein d’une interpro longue). Jérôme Bédier ne veut pas entendre parler de ce qu’il appelle l’interprofession “2 en 1”. La réforme serait le plus court chemin vers le blocage ?