Ça n’a pas traîné
ça avait été dit et re-dit, écrit, re-écrit, répété sur tous les tons : un Non français au référendum aurait des conséquences énormes pour le pays et le continent. Le Non est largement passé, entraînant dans sa “dynamique” (car au XXIe siècle, on peut être négatif et dynamique), le rejet encore plus massif des Pays-Bas, l’inversion des sondages en Pologne, au Luxembourg, au Danemark... et surtout, surtout, il a permis à nos chers cousins d’Outre-Manche d’étaler toute la panoplie de leurs talents dès qu’il s’agit de faire une vacherie aux Français et d’embêter ce vieux continent qui les empêche de larguer les amarres pour voguer sous les vents du libre-marché. En raison du double non français et néerlandais, le processus de ratification du traité constitutionnel est donc interrompu au Royaume-Uni par un Tony Blair qui a du mal à cacher sa joie. Dès lors, la préparation du sommet européen des 15 et 16 juin ne pouvait que donner lieu à toutes les surenchères. L’Italie a un temps menacé de mettre son veto sur le budget (ah les joies de l’unanimité !). C’est désormais le tour des Anglais qui ne veulent pas que l’on touche au “rabais Thatcher” (5,3MdE en 2004, 7,1 en 2007) et qui invitent ceux qui veulent faire des économies à regarder vers le budget de la Pac. Qui a dit aux agriculteurs français : “Si vous votez non, vous vous tirez une balle dans le pied” ?