Bruxelles veut moins d’Europe pour les OGM
Cela s’appelle se refiler la patate (transgénique ?) chaude. La Commission européenne veut offrir aux Etats rétifs à l’égard des produits transgéniques la liberté d’interdire chez eux les cultures d’OGM, même si ces cultures font l’objet d’un feu vert européen. En échange, la Commission leur demande de cesser de bloquer, comme c’est le cas aujourd’hui, les autorisations de mises en culture au niveau européen. En clair, vous nous laissez autoriser au niveau européen, et on vous laisse interdire chez vous. Pas question répond la France et son ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire. « Nous souhaitons que les décisions continuent à être prises au niveau communautaire, nous ne souhaitons pas de renationalisation de ces décisions », a-t-il déclaré lundi matin, en marge d’un conseil agricole.
La ficelle employée par la Commission est certes un peu grosse, mais elle a du mal à cacher les firmes semencières mondiales qui piaffent d’impatience aux portes de l’Union européenne. Mais la position de la France n’est pas plus glorieuse : le ministère sait bien que l’interdiction des recherches sur les OGM est une hérésie scientifique. Mais il lui faut lâcher du lest à l’opinion publique. Surtout en ce moment.