Pomme de terre OGM
Bruxelles rallume l’incendie dans l’épineux dossier des variétés génétiquement modifiées
L’autorisation de production d’Amflora par la Commission européenne relance le débat sur les variétés OGM. BASF ne la proposera pas à la production française pour l’instant.
Et c’est reparti pour un tour. La Commission européenne a autorisé, la semaine dernière, la production en Europe de l’Amflora, une pomme de terre transgénique développée par BASF, relançant du coup le débat entre opposants et partisans des OGM. « Nous étions arrivés au bout de la procédure et tout ajournement de notre décision aurait été totalement injustifié », s’est justifié le nouveau Commissaire à la santé et à la Politique des consommateurs, John Dalli. La Commission s’appuie aussi sur le jugement de l’AESA (Autorité européenne de sécurité des aliments) qui, au printemps dernier, avait trouvé que l’Amflora ne posait aucun problème pour la santé humaine. La décision a été prise par procédure écrite à l’unanimité. Pour mémoire, six Etats membres, dont la France, ont décrété un moratoire sur ce type de culture. Du côté du géant allemand des biotechnologies, l’annoncé a été accueilli avec un plaisir non dissimulé. « La voie est désormais dégagée pour la production commerciale d’Amflora. Celle-ci va renforcer la position internationale de l’Europe dans la filière amidonnière », a déclaré Peter Eckes, président de BASF Plant Science. Les réactions en France ont été nombreuses en majorité pour condamner l’autorisation d’Amflora. Le ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire a aussitôt saisi le Haut Conseil de Biotechnologies et attendra son avis pour arrêter sa position. BASF a déjà annoncé qu’il n’avait pas l’intention de proposer Amflora aux industriels français. « Elle est destinée aux pays qui sont d’ores et déjà prêts à l’utiliser », a déclaré le groupe qui a démenti vouloir lancer d’autres variétés OGM en 2011. Deux dossiers seront néanmoins déposés d’ici à cette date. Les Pays-Bas, la République tchèque, l’Allemagne et la Suède (qui a approuvé Amflora dès 1996) seraient les premiers pays utilisateurs.