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Crise estivale
Bruno Le Maire promet des aides et fustige l’attitude de certains grossistes

Après avoir assisté à un contrôle inopiné de camions transportant des marchandises à Perpignan Sud (où des irrégularités ont été constatées) Bruno Le Maire s’est rendu à la coopérative Ille Fruits où l’attendaient une bonne centaine de producteurs, élus et responsables professionnels. Si, dans le microcosme, tout le monde appelait de ses vœux « des mesures d’urgence », les réponses du ministre n’ont pas été à la hauteur des attentes. Sur les mesures à court terme, Bruno Le Maire a déclaré vouloir mettre sur la table « plusieurs millions d’euros, mais sachant l’état des finances du pays, je ne peux pas donner de chiffre précis. Par ailleurs, je demanderai un effort supplémentaire à la MSA et aux banques. Je dois rencontrer les banques le 2 septembre, leur rappeler que l’Etat les a aidées lorsque c’était leur tour et qu’elles doivent aujourd’hui jouer leur rôle de banquier. Nous devons trouver un moyen d’échelonner le paiement des cotisations sociales, fiscales, les intérêts d’emprunt, etc. Néanmoins, je tiens à préciser qu’il ne sert à rien de donner des mesures d’urgence, si des propositions sur le court terme ne sont pas évoquées lors de la réunion du 7 septembre. » Bruno Le Maire a été plus incisif sur la question des importations : « Quand on produit dans son pays, on mange d’abord ce qui est produit chez soi. Je suis scandalisé de voir des entrepôts remplis de marchandises étrangères. Dans ce sens, la décision a été prise de renforcer les contrôles. J’ai une liste de grossistes, en particulier à Rungis, qui s’amusent à vendre des marchandises arrivées sans prix ou sans bons de commande. Les sanctions ne sont pas assez fortes. Je vais les alourdir et par voie de décret, frapper où cela fait le plus mal, c’est-à-dire au portefeuille. »
Bruno Le Maire a également appelé la grande distribution « à jouer le jeu et à changer des habitudes vieilles de 15 ans en proposant des produits de qualité, et non pas comme certains des fruits totalement immatures qui détournent les consommateurs. » Pour lutter contre l’emprise de la distribution, le ministre a également demandé aux producteurs « des regroupements massifs pour rétablir les rapports de force. » En ce qui concerne le coût du travail et la rémunération des productions « il est clair que nous n’irons pas vers un dumping social, qui n’est ni l’avenir de l’Europe ni celui de la France. La sortie est par le haut, avec des conditions justes et équitables pour tous les pays. » Concernant la compétitivité de l’agriculture française, Bruno Le Maire a annoncé que les exonérations seraient étendues aux coopératives. Néanmoins, la circulaire d’application n’est toujours pas sortie, comme l’a souligné un participant. Le ministre a semblé plutôt confiant sur les suites à donner au rapport Reynès, sur le travail permanent : « On ne peut pas continuer à financer la protection sociale, seulement sur le travail. Ce ne sera pas simple, mais il en va de la survie de nombreuses exploitations. » Sur les questions de concurrence au niveau de l’UE, Bruno Le Maire veut « un filet de protection pour les fruits et légumes, à l’instar du lait. La France, l’Espagne et l’Italie vont faire front commun pour obtenir un dispositif, des outils de gestion spécifiques aux fruits et légumes. » Bruno Le Maire a assuré les agriculteurs de son soutien et de l’Etat : « Oui, [l’Etat NDLR] veut conserver les filières fruits et légumes. » Mais face au flou de mesures annoncées hier, le scepticisme était général. A l’issue de la réunion, certains évoquaient déjà des visites « pressantes » devant les préfectures et les permanences des parlementaires des départements du Sud. La campagne n’est pas terminée, la crise non plus.

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