BRM : fortes inquiétudes sur le financement de l’expérimentation
Lundi dernier, le BRM, après avis des sections régionales, a validé l’ensemble des actions d’expérimentation présentées par les treize stations régionales disséminées sur Paca, Languedoc-Roussillon et Rhône-Alpes. Cela représente 217 actions, dont 26 % concernent la protection des cultures, 24 % les conduites culturales, 23 % le matériel végétal et 21 % l’agriculture biologique. Le rôle du comité est de veiller à éviter la redondance des programmes d’expérimentation et leur validation ouvre aux divers financements.
Dans le principe, l’Etat octroie des enveloppes aux régions que les Préfets, après consultation des DRAF et des chambres régionales d’Agriculture, répartissent entre les différentes filières. Ce financement est complété par l’attribution de subsides en provenance des collectivités territoriales.
C’est là que l’affaire se complique. D’une part le montant des enveloppes destinées aux régions n’est pas connu, d’autre part les contrats de projets 2007/2013 ne sont pas bouclés. Ce qui fait que les stations d’expérimentation sont actuellement dans l’incertitude et ne connaîtront le montant du financement de l’Etat, via Viniflhor, que courant mars 2007.
Qui va définir les actions ?
Une incertitude que les propos de Michel François, représentant de Viniflhor, n’ont pas atténuée : “Construisez vos budgets sur la base des contrats de plan précédents. Etablissez ensuite des actions prioritaires qui seront incluses dans les programmes définitifs une fois les enveloppes connues.” Une remarque qui a provoqué un tollé : “Qui va prioriser des actions prioritaires ?, s’est interrogé Xavier Perret Ducret, président du CEHM. Qui va les définir ? Jusqu’à maintenant, Viniflhor annonçait que l’expérimentation était un de ses objectifs prioritaires. Aujourd’hui, j’ai compris que ce n’était que de la propagande. C’est le crédit de Viniflhor qui est en jeu.”
Dans tous les cas, le BRM n’arbitrera pas, comme René Reynard l’a précisé : “Le BRM aura les mêmes priorités que les sections régionales et il ne censurera pas les programmes présentés par les stations.” Il faudra donc faire avec les - 45 % prévisibles dans les contrats de projets et les - 15 ou - 20 % de Viniflhor (qui pourraient s’élever à - 30 % pour Paca). “Il est impensable d’imaginer une augmentation de la part professionnelle pour compenser”, a précisé René Reynard.
La situation de l’expérimentation dépend aussi de la sensibilité et des priorités des trois Régions concernées, qui peuvent entraîner des disparités dans l’attribution de fonds à la filière F&L. La concurrence entre filières, à l’aune d’une réduction globale des financements, devrait donc être rude. Et l’horizon des élections prochaines aux chambres d’agriculture pourrait inciter les présidents de chambres régionales à pratiquer un peu de “clientélisme”.
“L’inquiétude est très forte”, devait conclure Hubert Avril, président de la commission expérimentation du BRM.