Légumes transformés
Bonduelle s’attend à une année 2011 difficile mais poursuit ses investissements
Le groupe agroalimentaire nordiste a bien traversé l’exercice 2009-2010. Celui qui vient s’annonce en revanche beaucoup plus chahuté.
Bonduelle a dévoilé ses résultats 2009-2010 la semaine dernière. Dans un contexte plutôt difficile caractérisé par une consommation stagnante et des parités de monnaies défavorables, le groupe agroalimentaire nordiste a néanmoins réussi à tenir ses positions, voire même à un peu progresser. Le chiffre d’affaires progresse de 2,3 % passant de 1 523,9 à 1 559,6 M€. Sa marge opérationnelle (6,7 % du chiffre d’affaires à 104 M€) demeure inentamée par rapport à l’exercice 2008-2009, et pour la première fois de son histoire, le groupe voit son résultat opérationnel passer la barre des 100 M€ (101,8 M€).
Les secteurs d’activité de Bonduelle ont enregistré des progrès. Le plus important est à l’actif des conserves de légumes, avec + 2,9 %. Malgré une consommation atone, l’Europe de l’Ouest s’est bien comportée (France, Allemagne, Italie) alors que l’Europe de l’Est et Centrale fléchissaient largement à cause de la crise. Les légumes frais élaborés enregistrent la seconde meilleure progression (+ 2,4 %). En France particulièrement, la marque s’est renforcée dans le rayon IVe gamme et salades traiteur. Enfin, la croissance limitée à 1,2 % des légumes surgelés s’explique largement par des ventes affectées aux Etats-Unis par la parité avec la monnaie canadienne (Bonduelle a repris Family Tradition et Omstead Food au Canada) et malgré la bonne tenue des marchés en Europe de l’Ouest avec la clientèle RHF. France Champignon, racheté à Butler Capital Partners, devrait réaliser chiffre d’affaires de 190 M€.
Pourtant, Bonduelle reste très prudent sur l’année qui vient, jugée « difficile » et sur laquelle planent des « incertitudes très, très fortes ». Le groupe table sur une progression du chiffre d’affaires de 9 %, mais le résultat opérationnel devrait chuter de 30 % : absence de reprise de consommation, incertitudes dans certains pays (Russie), stocks “historiquement élevés”, “campagnes difficiles” impacteront les résultats. Cependant, Bonduelle table sur un redressement l’année suivante grâce à ses investissements en Italie, dans le nord de la France et en Ukraine.