Bonduelle en difficultés ne se prononce pas sur l’avenir
Bonduelle a annoncé un résultat d’exploitation en recul de 4,6 %. Pour la première fois, le groupe nordiste ne fait pas de prévision pour l’exercice à venir .
Le groupe Bonduelle a annoncé mercredi 5 octobre les résultats de son exercice 2004/2005 qui montrent un repli du bénéfice net de 13,5 % par rapport à l’exercice précédent, à 33,1 millions d’euros contre 38,3 millions. Le résultat d’exploitation sur l’année a connu également un recul de 4,6 % à 70 millions d’euros. Le chiffre d’affaires, quant à lui, s’élève pour l’exercice à 1,426 milliard d’euros, en modeste progression de 2,3 %.
Ces résultats sont, d’après Bonduelle, la conséquence d’un contexte difficile, amplifié par la morosité de la consommation des pays de l’Ouest. “Le climat actuel de consommation, les prix de l’énergie et de l’acier, les taux de changes et l’application de la loi Dutreil en France constituent de trop nombreuses incertitudes pour faire des prévisions”, a précisé Christophe Bonduelle, président du groupe. Ce manque de visibilité conduit donc Bonduelle à ne pas se prononcer pour l’exercice à venir, et cela pour la première fois depuis son introduction en bourse en 1998.
La zone hors euro, en particulier l’Europe de l’Est, semble représenter un bon levier de croissance pour le groupe qui y réalise désormais 50 % de son chiffre d’affaires, soit une progression de 11,7 % en un an. Cette région se révèle également bien plus rentable que le marché de la zone euros avec un 11,1 % contre 4,2 %. C’est pourquoi le groupe envisage de doubler l’an prochain la production de son usine russe de Krasnodar, dont les résultats sont “plus que satisfaisants”. Autre moteur, le secteur frais/traiteur qui enregistre toujours des progressions à deux chiffres et se place pour la première fois devant les surgelés en termes de pourcentages du chiffre d’affaires. Pierre Deloffre, membre du directoire, s’est félicité de ce dynamisme “qui illustre bien la pertinence de notre stratégie”.
Retravailler les basiques
Mais côté surgelé et appertisé, l’ambiance est plutôt à la stagnation et au ralentissement, même si les nouvelles conserves de légumes cuisinés en Tetra Pack semblent relativement prometteuses. D’habitude chez Bonduelle, la réaction passe par l’innovation mais, cette année, les dirigeants ont décidé de retravailler leurs basiques : surgelés mono-produit, boîtes de mélange maïs/petits pois…
Au chapitre des innovations pas grand-chose qui n’ait pas déjà été présenté : cakes de légumes, champignons en bocaux, pâtes de légumes tartinables, salades Solo pour le snacking. A noter cependant l’accord passé avec Sodebo pour distribuer des petites salades individuelles traiteur à emporter dans les stations-service des autoroutes françaises. La seule vraie nouveauté n’a pas été évoquée (oubliée ?) par les dirigeants. Il s’agit pourtant d’une réelle innovation pour le rayon salade IVe gamme : Les Mignardises, dont le lancement aura lieu courant du mois. Il s’agit de mélanges de jeunes pousses de salades (romaines, laitues…) en bouquets, un peu comme la mâche, que l’on peut picorer avec les doigts.
L’outil industriel du groupe continue également d’évoluer avec des optimisations se traduisant notamment par des fermetures d’usines : après Haut-Mauco dans les Landes, Wanzleben en Allemagne, Peschiera en Italie... La fermeture du site de Flaucourt (Picardie) qui produisait les boîtes Cassegrain, est prévue dans un mois.
Concernant le devenir de la gamme First (1ère gamme), dont le second test avait été mené en grande distribution au début de l’année, il semble que les choses en restent là, “à cause de l’arrêt d’un de nos fournisseurs d’endives”, a précisé Christophe Bonduelle qui a, par ailleurs, ajouté que le groupe gardait “ce projet sous le coude” sans toutefois constituer “une réelle priorité”.
Pour finir, Bonduelle a décidé de changer de cap en matière de communication. Suite à la décision prise, en juin dernier, d’arrêter la voile, le groupe nordiste a annoncé un investissement de 1 million d’euros par an pour soutenir sa fondation Louis Bonduelle, dont la mission consiste à promouvoir les bienfaits et les vertus nutritionnelles des légumes.