Bilan
« Blue Whale représente l'équivalent de deux Airbus A320 »
Alors qu'il a quitté Blue Whale, nous avons interrogé Claude Rehlinger pour faire le bilan de ses années passées à la présidence de la coopérative. Positif et prometteur.

FLD : Vous avez quitté Blue Whale. Pourquoi ?
CLAUDE REHLINGER : Nous arrivons à quelque chose qui me ravit. Le Conseil d'administration de Blue Whale a une moyenne d'âge de moins de 50 ans, il est plus proche de la quarantaine. C'est très encourageant et prometteur pour l'avenir. J'ai pleinement confiance dans l'équipe qui me succède. Ils ont tous un bon bagage en culture générale, avec un enseignement suivi via les équipes de Coop de France et le programme Sénèque. C'est une formation sur deux à trois ans destinée aux personnes qui ont à prendre la direction de coopératives. L'équipe de jeunes est imprégnée de l'esprit de production qui fait la force du groupe Blue Whale et qui continuera à être mis au service des producteurs.
FLD : Quel regard portez-vous sur l'évolution du groupe Blue Whale pendant votre mandat ?
C. R. : Je suis fier du parcours du groupe coopératif. En six ans, nous avons fait du chemin. André Belloc avait franchi le cap des 60 000 à 80 000 t. On est aujourd'hui à 140 000-160 000 t. Sous ma présidence, on est passé de 140 M€ à 220 M€. Nous avons lancé Inno'pom, projet auquel personne ne croyait. Très vite tout le monde s'y est associé, dont les pôles de compétitivité et le FUI, avec un budget de 4,5 M€ pour une pomme sans trace de résidus. Nous sommes à mi-parcours et c'est un projet très prometteur. Pendant mon mandat, il y a aussi eu les rapprochements avec le groupe BVL. L'ensemble du personnel et les équipes ont fait en sorte que cette fusion se passe bien. J'en suis fier. Nous avons su aussi régler le problème des plans de campagne, le rapprochement tout récent avec Valdipom. A l'origine, nous avions 20 % du groupe et nous étions en pourparlers avec eux. Nous avons grandi en termes de personnel, nous avons embauché depuis vingt-cinq personnes. Et c'est normal car nous avons développé les volumes. Il faut compter en moyenne un commercial pour 10 000 t. Dans le même temps, des sociétés parallèles se sont développées avec nous dans l'emballage ou encore le marketing. Et si nous remportons des succès aujourd'hui, c'est grâce à elles.
FLD : Quelle vision portez-vous sur le marché cette année ?
C. R. : Le commerce est plus difficile. Nous espérons que nos producteurs pourront continuer à investir. Je crois beaucoup dans l'investissement au verger dans les bonnes variétés, les clones, les filets paragrêle… La force de Blue Whale, c'est d'être un groupe entièrement contrôlé par des producteurs. Plus on grossit, plus ce sera difficile, c'est la force et la faiblesse d'être un grand groupe.
FLD : Quelle est aujourd'hui l'envergure de Blue Whale ?
C. R. : Si l'on fait un parallèle, l'ONU a reconnu 127 pays. Nous, le groupe Blue Whale, nous sommes présents dans soixante-quinze pays, nous avons encore de la marge. Notre métier est basé sur l'export : 77 % de notre chiffre d'affaires est réalisé à l'exportation. Notre force représente l'équivalent de deux Airbus A320 au catalogue et avec la réévaluation du dollar c'est même trois à trois Airbus et demi ! Et tout cela entièrement réalisé et conçu en France.