Blocage du PAM : création d’une cellule “urgence entreprise”
L’ accord finalement trouvé samedi soir entre la direction du Port autonome de Marseille et les organisations syndicales n’a pas fait long feu. Lundi, en fin de matinée, la CGT annonçait la reconduction de la grève sur le Pam au motif que le document remis par la direction ne correspondait pas a ce qui a été négocié. L’accord butterait notamment sur la “prime de reprise”.
Quoiqu’il en soit, l’activité devrait rester encore durablement perturbée : 70 navires étaient toujours bloqués ce week-end. Mais après douze jours de grève (le plus long conflit depuis vingt ans), l’addition est déjà lourde. La Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille-Provence estime que 25 000 conteneurs ont été déroutés ainsi que 90 000 passagers.
Outre les nombreux problèmes d’approvisionnement, les pertes financières sont essentiellement liées aux pertes de chiffre d’affaires, frais d’immobilisation de l’outillage et coût du personnel.
Des pertes qui s’élèveraient à 125 millions d’euros
Selon une enquête effectuée par l’Union pour les entreprises (UPE) des Bouches-du-Rhône, les pertes de chiffre d’affaires sur les marchandises bloquées se monteraient à près de 125 millions d’euros. Selon la même source, 1 102 personnes seraient à ce jour en situation de chômage partiel au sein des 3 500 entreprises.
Pour faire face à cette crise, la CCI Marseille-Provence a mis en place, depuis lundi, un service téléphonique (04 88 10 44 99) afin d’aider, de renseigner et de conseiller les entreprises mises en difficulté par le blocage du port.
Des spécialistes de la CCIMP répondront aux questions des entrepreneurs ou des commerçants en matière de fiscalité, de droit du travail, de financement, de douanes ou encore de transport. De plus, un espace “Urgence entreprises” sera ouvert au rez-de-chaussée du Palais de la Bourse. “Il est temps que la liberté du travail et la raison l’emportent”, a déclaré Jacques Pfister, président de la CCIMP. Ce mouvement a aussi été condamné par le Medef, qui demandait sa levée aux Pouvoirs publics, et l’Union patronale des Bouches-du-Rhône.