Etude internationale
Bio : une méta-analyse controversée
Plus d'antioxydants, moins de pesticides, ces résultats issus d'une méta-analyse britannique proviennent de données récentes publiées après 2006. Elle fait l'objet de nombreuses critiques.
Publiée dans la revue British Journal of Nutrition le 14 juillet 2014, une méta-analyse, qui regroupe 343 études statistiques focalisées uniquement sur les productions végétales, montrerait des différences significatives de composition nutritionnelle entre les produits issus des cultures conventionnelles de ceux labellisés AB. Davantage d'antioxydants, de polyphénols et moins de cadmium, de nitrates et de pesticides, tels seraient les avantages des produits bio. Cette étude menée par une équipe internationale de scientifiques coordonnée par des experts de l'Université de Newcastle en Angleterre est intéressante au moins à un titre.
Plus de la moitié des études intégrées dans la méta-analyse ont été publiées après 2006, ce qui fait, relève le communiqué de presse, « de cette revue bibliographique une étape importante dans l'avancement de nos connaissances à ce sujet ». Mais paroles d'experts contre paroles d'experts, plusieurs scientifiques anglo-saxons indépendants ont critiqué la méthode. Pour ceux qui ont réalisé l'étude, les travaux antérieurs détenaient plusieurs lacunes (absence de mesures et rapports normalisés, redondance ou sélectivité dans le recueil de données, manque d'équilibre dans la contribution des études plus large par rapport à celles plus petites, méthodologies et critères d'inclusion moins fiables). Pour les chercheurs critiques, l'étude n'a pas pris en compte les pesticides utilisés couramment en bio, les résultats défavorables de certains travaux (taux de protéines, nitrates et fibres inférieurs en bio) et enfin, les nombreux facteurs qui peuvent influencer la qualité nutritionnelle des produits comme les niveaux d'éléments nutritifs dans le sol au moment de la récolte, l'heure de la récolte, les conditions de conservation et de transport. Selon les rapports de l'étude scientifique, un besoin urgent serait donc de mener des études d'intervention alimentaires humaines et de cohortes conçues pour identifier et quantifier les impacts sur la santé d'une alimentation en AB. Un avis qui devrait sans doute faire l'unanimité.
La méta-analyse a été menée par une équipe internationale de scientifiques.