Bio : innovation dans les relations commerciales
Les journées techniques fruits et légumes biologiques à Saint-Pierre-des-Corps ont donné lieu à un forum sur les relations commerciales entre producteurs et distributeurs.
Le fait est rare pour le souligner. Le forum “Vers des conditions pour des relations commerciales équitables et solidaires” organisé par la Fnab et Biociel groupement régional de l’agriculture biologique en région Centre dans le cadre des journées techniques fruits et légumes bio à Saint-Pierre-des-Corps en Indre-et-Loire a permis de découvrir de nouvelles relations commerciales.
Un partenariat entre consommateurs et producteurs
Les bios misent sur des relations plus directes entre le producteur et le consommateur. Depuis 2003, une centaine d’Amap, association pour le maintien d’une agriculture paysanne, se sont crées en France et tout d’abord en Provence à partir d’initiative effectuées au Japon, en Allemagne puis aux Etats-Unis. Les deux tiers sont bio. L’objectif est de se soustraire au principe de l’offre et de la demande. Ainsi, le consommateur engage un partenariat de proximité avec un producteur en souscrivant à l’avance à l’achat de ses fruits et légumes. Le prix est basé uniquement sur les charges du producteur, s’il travaille seulement pour les consommateurs de l’Amap. “Cette forme de commercialisation m’interpelle, lance Marie-Madeleine Lebrun, maraîchère bio à Varennes-sur-Loire (49) qui fait les marchés depuis 20 ans. Nous serions sans doute plus efficaces sur le plan pédagogique. Une cliente fidèle nous a demandé encore récemment pourquoi il n’y a pas de courgettes en novembre !” Les Amap sont une solution parmi d’autres, ont bien reconnu les participants. Les paniers du Val bio Loire ou encore les Jardins de Cocagne ont été évoqués plusieurs fois. D’autres démarches ont également été présentées, notamment l’étude entreprise par la Fnab sur le juste prix en partenariat avec la chaîne Biocoop. La contractualisation avec les chaînes spécialisées est l’objectif de cette étude, réalisée par Claire Touret depuis deux ans au sein de la commission fruits et légumes de la Fnab. Un guide sur les bonnes pratiques commerciales devrait en résulter et sera disponible début 2005. Parmi les différents éléments avancés retenons que la priorité est donnée aux productions de proximité. Les prix seraient proposés par les producteurs et tiendraient compte de la diversité des situations. Ainsi l’étude révèle que le coût d’une production de carotte en bio varie de 1 à 4. La transparence serait de mise. Les acteurs devraient pouvoir de ce fait expliquer les différences de prix. Les acteurs devront accepter de fournir rétrospectivement les prix réellement payés selon les circuits et les volumes. Quant à la rémunération des pratiques liées à la bio et les effets sur l’environnement, la Fnab propose notamment une rémunération de reconnaissance par les pouvoirs publics. A l’heure où la réforme de la loi Galland se met en place, les conventionnels pourraient en prendre de la graine.