Production
Bilan de campagne : 2010, une année atypique pour le melon
Mauvaises conditions climatiques au printemps, mauvaise météo en août, la campagne melon a été difficile.
La journée melon, organisée le 16 novembre par l’Aprel et le CEHM, a été l’occasion pour l’AIM (1) de présenter le bilan de campagne 2010. « Une année atypique, où rien ne s’est passé comme prévu, marquée par une double peine, devait souligner Bernard Miozzo, animateur de l’AIM-SIPMM (2) melon. D’une part, à la production, les mauvaises conditions climatiques ont affecté les plantations dès leurs débuts en avril et mai. D’autre part au niveau de la consommation, la mauvaise météo du mois d’août a été un des facteurs à l’origine de l’engorgement des stations. » L’AIM-SIPMM met en doute les chiffres de production. « Le SNM annonce une récolte de 285 000 t. Si l’on part du postulat que les volumes cotisés au niveau national par la SIPMM représentent quasiment 200 000 t, si l’on admet que 30 000 t sont dans la nature, où sont passées les 55 000 t de différentiel ? Pour éclaircir cette situation, l’AIM a lancé une enquête, auprès des opérateurs dont les résultats individuels resteront strictement confidentiels, mais dont la compilation nous permettra d’avoir une idée précise des volumes de production qui n’apparaissent pas sur les statistiques officielles . Il s’agit surtout des volumes retirés du marché par la destruction pure et simple de la marchandise, ainsi que des surfaces des melonnières non récoltées pour cause de marché engorgé. Nous avons par ailleurs demandé rendez-vous avec le SRISE (3) pour affiner les résultats. » L’événement majeur de la campagne a été la situation de crise conjoncturelle déclarée sur deux périodes : du 16 au 30 août et du 9 au 23 septembre avec un prix à l’expédition inférieur à 1 € sur une bonne partie de la campagne. « Les enseignes ont fait d’importantes pressions pour la mise en place des ventes aux déballages. L’expérience de 2009 a démontré qu’elles n’avaient aucun effet pour la production. L’élément nouveau de 2010 a été la mise en place des accords de modération des marges. Ils peuvent être un bon levier pour faire baisser les volumes surchargeant ponctuellement une période donnée… à la condition – entre autres – que toute référence à un blocage des prix à la consommation soit supprimée. En effet, concrètement, cet été, deux centrales d’achat ont refusé pendant toute une semaine de remonter les prix à l’expédition sous le prétexte que les AMM (4) leur interdisaient de bouger les prix à la vente au détail… Par effet d’entraînement (les autres centrales n’ont pas voulu être en reste), cela a maintenu artificiellement le melon en situation de crise conjoncturelle puisqu’aucune remontée de prix ne pouvait être constatée par le SNM. » L’AIM-SIPMM a demandé par trois fois une rencontre avec la FCD qui n’y a pas encore donné suite.
(1) AIM : Association interprofessionnelle Melon. (2) SIPMM : Section Interprofessionnelle de Première Mise en Marché. (3) SRISE : Services régionaux de l’information statistique et économique. (4) AMM : autorisation de mise sur le marché.