OGM
BASF veut cultiver la première pomme de terre OGM destinée à l’alimentation
Le chimiste allemand espère pouvoir produire Fortuna sa pomme de terre pour l’alimentation humaine vers 2015. Les premières réactions hostiles pleuvent.
BASF Plant Science a annoncé le lundi 31 octobre avoir demandé à l’Union européenne l’autorisation de cultiver la Fortuna, première pomme de terre OGM destinée principalement à l’alimentation humaine. Elle est un dérivé de la variété Fontane, utilisée dans la fabrication de frites, comportant deux gènes de résistance au mildiou issus d’une variété sauvage en provenance de l’Amérique du Sud. BASF Plant Science a testé la Fortuna pendant six ans avant d’entamer la démarche. Il entend introduire la variété sur le marché européen à l’horizon 2014-2015. Les réactions n’ont pas tardé à se faire entendre. « Il ne faut pas produire de produits alimentaires de base génétiquement modifiés », a martelé Stéphanie Töwe, de Greenpeace Allemagne, en soulignant le danger de dissémination à des cultures traditionnelles, « une production non OGM n’étant ensuite plus possible ». Sur les ondes de i>télé, José Bové a aussi tenu à réagir : qualifiant l’annonce de BASF de « totalement inacceptable », il a souligné la stratégie des entreprises de « petit à petit rendre incontournables les produits génétiquement modifiés, en prenant comme première cible la pomme de terre, un produit très symbolique dans l’alimentation humaine. » L’Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA) précisait cependant, le 31 octobre, qu’elle n’avait pas encore reçu la demande de BASF en ajoutant que l’agence n’avait pas de délai imposé pour rendre son avis scientifique. « Certaines demandes n’arrivent jamais à bout », a confié un porte-parole de l’agence à l’AFP, certains opérateurs pouvant être découragés par les multiples demandes de précisions scientifiques pendant le processus. En tout état de cause, la décision finale revient à la Commission européenne et aux Etats membres.