Biotechnologies
BASF abandonne le développement européen d’Amflora et de Fortuna
Le numéro un de la chimie mondiale abandonne ses projets OGM destinés au marché européen. Greenpeace considère cet abandon comme « une victoire pour les consommateurs ».
BASF arrête « le développement et la commercialisation de tous ses projets OGM exclusivement destinés au marché européen », vient d’indiquer le géant de la chimie dans un communiqué du 16 janvier. BASF, qui dit cependant vouloir « poursuivre les processus d’homologation entamés », va désormais concentrer ses efforts de recherche en Amérique du Nord, du Sud ainsi qu’en Asie. Il devrait supprimer à terme 140 postes en Europe (Allemagne et Suède). Le groupe arrête le développement et la commercialisation de ses pommes de terre OGM destinées à l’industrie féculière (Amflora, Amadea et Modena) ainsi que de Fortuna. Le 31 octobre 2011, le groupe allemand avait en effet déposé une demande d’inscription auprès de la Commission Européenne pour cette pomme de terre OGM résistante au mildiou et “dérivée de Fontane” à destination de l’alimentation humaine. Testée pendant six ans en Belgique, aux Pays-Bas, en République Tchèque, au Royaume-Uni et en Suède, BASF projetait sa commercialisation sur le marché européen aux environs de 2014-2015. Mais que ce soit McDo ou McCain, personne n’était prêt à s’engager à utiliser un tel tubercule dans ses fabrications… tant la notion même de frites OGM aurait pu détourner le consommateur du produit. « Nous sommes convaincus que les biotechnologies végétales sont des technologies clés pour le XXIe siècle. Toutefois, il y a encore un manque d’acceptation pour cette technologie dans une grande partie de l’Europe de la part de la majorité des consommateurs, des agriculteurs et des responsables politiques. Cela n’a donc aucun sens de continuer à investir dans des projets exclusivement destinés à ce marché », a expliqué Stephan Marcinowski, membre du directoire de BASF et responsable des biotechnologies végétales. La décision de BASF a été saluée par Greenpeace comme une « victoire pour les consommateurs » et un « pas en avant pour le développement de biotechnologies sûres ». « Un nouveau clou est planté dans le cercueil pour les aliments génétiquement modifiés en Europe. Personne ne veut les manger et peu d’agriculteurs veulent les cultiver », s’est félicité un représentant des Amis de la Terre dans un communiqué.