Barnier a son cahier des charges
Michel Barnier est peut-être en train de se dire qu’il était plus cool d’être Commissaire européen ou ministre des Affaires étrangères que ministre de l’Agriculture. Car la lettre de mission que lui a envoyé Nicolas Sarkozy ne fait pas dans l’à peu près ou les grandes théories. C’est précis, concret et ça ne souffre pas la discussion. “Un bon ministre ne se reconnaîtra pas à la progression de ses crédits, écrit le Président, mais à ses résultats et à sa contribution à la réalisation du projet présidentiel”. Des indicateurs de résultats devront servir à évaluer l’action du ministre dans des domaines aussi variés que la lutte contre la déprise agricole, le contrôle sanitaire des importations, la réduction de l’utilisation d’engrais et de pesticides, l’augmentation du revenu des agriculteurs et le développement des exportations... Si l’on veut bien se souvenir que Nicolas Sarkozy a longuement hésité sur l’intérêt à maintenir un ministre de l’Agriculture de plein exercice et qu’il a finalement cédé aux arguments des organisations professionnelles (FNSEA en tête), on se dit que la conversion du Président et d’autant plus spectaculaire. Quant à Michel Barnier, c’est facile : il n’a qu’à suivre ces instructions à la lettre.