Bananes : où est le protectionnisme ?
On a du mal à comprendre l’acharnement de l’Equateur, des Etats-Unis et consorts contre le régime européen d’importation de bananes. Depuis sa création, ce régime est inlassablement attaqué par ces pays qui n’ont semble-t-il d’autre objectif que d’en obtenir le démantèlement total. Et cela avec la complicité active de l’OMC et celle (passive ?) du commissaire européen Peter Mandelson. Un tel acharnement, une telle constance se comprendraient peut-être, si ce système constituait un véritable obstacle au commerce. Or il n’en est rien. Les ministres européens et ACP le relèvent à juste titre : le régime actuel « a permis d’augmenter les exportations des fournisseurs NPF vers l’UE de plus de 20 % en deux ans d’application ». La part de marché des pays tiers en Europe s’élève à 73 %, contre 16 % pour les ACP et 11 % pour la production communautaire. Mieux, la banane dollar est passée de 57 % en 1988 à 73 % aujourd’hui, alors que la banane UE était divisée par deux, dans un marché européen en progression. Depuis le 1 er janvier 2006, seuls les pays “dollar” ont vu leur part de marché augmenter (+ 5,8 %), quand celle des ACP (- 1,5 %) et de l’UE (- 4,3 %) ont reculé. On a connu bien pire comme système protectionniste.