Bananes : L’histoire du groupe Pomona est intimement liée à ce fruit “aux doigts d’or”

A la fin du XIXe siècle, la banane est devenue le fruit le plus échangé à travers le monde. C’est Elders & Fyffes qui le fait connaître en France en 1907, mais c’est Monnot & Cie, futur Pomona, qui le diffuse dans tout le pays en faisant installer des mûrisseries dans ses succursales et même à Paris à son siège rue du Pont Neuf. En 1930, les bananes commercialisées en France proviennent d’Amérique Centrale et des Canaries, les fruits des Antilles françaises n’étant pas encore arrivés sur le marché. C’est Fruidor, filiale de Pomona, qui va être en charge de développer cette importation d’Outre-Mer en 1933. Et dès 1935, Fruidor est citée comme l’un des principaux exportateurs de bananes de Martinique. Une prouesse rendue possible par des mesures protectionnistes prises par le gouvernement français en 1931, qui limitent temporairement l’entrée sur le territoire des bananes étrangères.
En 1978, le service bananes de Pomona commercialise 82 500 t de fruits, soit 16,7 % du marché hexagonal. En 1985, le groupe consolide encore ses positions en prenant une participation majoritaire dans Banexo, deuxième opérateur de bananes des Antilles. L’année suivante, Pomona s’associe à Geest, principal opérateur de bananes britanniques, et acquiert l’importateur espagnol Bargosa. En 1996, Pomona sépare les activités de grossiste de celles d’importateur-mûrisseur en fondant la DBOM (direction de la branche bananes et Outre-Mer) sous l’égide de Fruidor. Après une guerre de la banane mouvementée entre Européens et Américains entre 1990 et 2000, Pomona opère un recentrage de son activité vers le métier de distributeur et se sépare de Bargosa en 2007 et de Fruidor en 2008. Ce dernier étant récupéré par les Antillais, désormais suffisamment organisés pour maîtriser la mûrisserie et avoir un accès direct au marché.