Bananes : les Antillais en appellent à Jacques Chirac
Président de la FDSEA de Martinique, Louis Daniel Bertome a fait l’aller-retour entre son île et la métropole en 48 heures pour cette seule raison : profiter du passage du Président de la République au salon de l’Agriculture pour lui remettre un document sur la situation des planteurs de bananes des Antilles.
C’est sur le stand de la FNSEA que la rencontre a eu lieu. Louis Daniel Bertome a expliqué à Jacques Chirac la crise profonde qui secoue cette filière : “Elle s’est engagée depuis le début de l’année 2004 dans un processus d’effondrement qui s’accélère en ce début d’année 2005”, peut-on lire dans le préambule de la note de trois pages remise au Chef de l’Etat. Si rien ne change, “La production banannière de Guadeloupe et de Martinique aura disparu avant la fin de l’année”, ajoute le document.
En effet, les pertes des planteurs au titre des seules années 2003 et 2004 s’élèvent à 48 millions d’euro. “La survie de la production ne s’explique que par le non-paiement par les producteurs de leurs dettes fiscales et sociales qui se montent à fin 2004 à environ 65 millions d’euros”, explique Louis Daniel Bertome. La filière de la banane antillaise en appelle donc au gouvernement. Mais pour que ce dernier puisse agir, il faut obtenir un assouplissement de la Commission européenne. Les Antillais demandent donc à Jacques Chirac d’intervenir au plus haut niveau de la Commission pour faire infléchir sa position. Ils veulent que l’aide compensatoire au titre de l’année 2004, qui sera fixée le 19 avril, permette aux producteurs des Antilles de recevoir une recette forfaitaire de référence de 640 euros/tonne. Ils demandent par ailleurs à obtenir de la Commission que la France octroie des aides pour éponger le déficit cumulé de 55 millions d’euros à fin 2003.
Jacques Chirac s’est montré particulièrement attentif. Il a ajouté qu’il avait déjà eu, la semaine dernière, le président Baroso pour attirer son attention sur ce sujet.