Antilles
Banane : polémique sur le chlordécone
Le professeur Belpomme doit présenter ce mardi matin son rapport sur “la pollution par les pesticides aux Antilles”. Une étude qui va à l’encontre de l’opinion générale des scientifiques.
Deux pages dans le Parisien du 17 septembre, des dépêches d’agence, une réaction officielle du ministre de l’Agriculture : à l’heure où nous écrivons ces lignes, la question du chlordécone est en train de devenir une affaire nationale. A l’origine de cette “agitation”, le professeur Belpomme. Le cancérologue doit présenter ce mardi un rapport sur “la pollution par les pesticides aux Antilles”.
Dans une interview accordée au Parisien, Dominique Belpomme évoque « un véritable empoisonnement de la Martinique et de la Guadeloupe » et parle d’une affaire « beaucoup plus grave que le sang contaminé ». Mélangeant l’affirmation et la supposition, le professeur explique curieusement que si « tout cela est scientifiquement établi (...), nous n’avons pas encore la preuve que les cancers de la prostate sont liés au chlordécone ». Le professeur Belpomme annonce qu’il va « lancer cette étude ». Il ne peut pourtant ignorer que plusieurs études, et notamment les études Ti Moun (sur les femmes enceintes) et Karupostate (cancer de la prostate) sont en cours. Pilotées par le professeur Luc Multigner de l’Inserm, les résultats de ces études sont attendues en 2008 et en 2009. L’Inserm, l’institut de veille sanitaire, l’Afssa : tous les organismes chargés de la sécurité sanitaire des populations ont, pour l’instant, conclu en l’absence d'effets graves du chlordécone. Une LMR a été mise en place aux Antilles pour la consommation humaine, une cartographie des sols a été réalisée par le bureau des recherches minières (BRGM). Bref tout semble indiquer que la situation est sous contrôle. Malgré cela, la polémique est là et bien installée. Invité par deux députés antillais (S. Letchimy et J. Marc), le professeur Belpomme va présenter ses propres conclusions ce mardi. L’affaire ne fait que commencer. (lire aussi notre édito)