Banane : l’Europe donne, l’Europe prend
En banane, une bonne nouvelle peut en cacher une moins bonne. Jeudi, on apprend que Bruxelles avait décidé d’octroyer aux planteurs antillais un complément d’aide à l’aide compensatoire d’un montant de 32 millions d’euros : 25,5 ME pour la Martinique (pour un volume de 226 243 t) et 6,6 ME pour la Guadeloupe (pour un volume de 54 231 t). Ce complément d’aide ne permet toutefois pas à la production antillaise d’atteindre la recette forfaitaire de référence fixée à 640 E/t (on atteint les 600 euros environ). “L’obtention de ce niveau de complément était de la plus haute importance pour consolider la filière dans l’attente de la refonte du système d’aide communautaire à la banane”, se félicite le ministère de l’Agriculture dans un communiqué. Seulement vendredi, la même Commission annonçait qu’elle allait recouvrir auprès de la France, au titre de l’année 2005, la somme de 32,07 ME “dans le cadre d’une aide compensatoire pour les bananes pour les raisons suivantes : non-respect des critères de reconnaissance des organisations de producteurs, contrôles qualitatifs et quantitatifs inappropriés, surévaluation de l’aide et non-application de sanctions”. Bien sûr, cela n’a rien à voir et ces 32,07 ME seront récupérés auprès de l’Etat français. Qui doit donc rembourser à Bruxelles, la somme exacte qu’il vient d’obtenir pour ses producteurs.