Medfel - Olea & Co
Baisse continue des récoltes des oléiculteurs italiens
Après la crise de confiance survenue en cours d’été, la Commission agricole du Sénat italien a adopté en mars une résolution pour lutter contre les fraudes qui menacent la sécurité alimentaire et la compétitivité des huiles italiennes.
L’Italie a revu en janvier les chiffres de sa récolte 2011-2012. Elle se situe un peu en dessous des 500 000 t d’huile d’olive. C’est une diminution de 6 % par rapport la campagne précédente. Mais cette tendance baissière révèle une situation plus structurelle. Elle est continue depuis quatre ans et encore plus marquée sur la dernière décennie. Cette baisse est essentiellement liée à des non-récoltes. Quand les prix sont bas, les oléiculteurs italiens n’hésitent pas à laisser les olives sur les arbres. Elle reste néanmoins un opérateur majeur avec ses 500 000 t, dont deux tiers sont des huiles d’olives extra-vierges. On compte en Italie quelques AOC et IGP reconnues par l’Union européenne.
Ceci étant, l’Italie est devenue un importateur très dynamique. Selon le Comité International de l’oléiculture (COI), les importations italiennes d’huiles en provenance d’Espagne, de Grèce et d’autres fournisseurs européens se sont accrues de 40 % sur les trois dernières années. Elles ont atteint 537 503 t sur la campagne 2010-2011. L’Italie est la destination principale pour les pays producteurs, les volumes de ses importations représentant près de la moitié du commerce d’huile d’olive intra-européen. Toujours selon le COI, la France est le second importateur qui absorbe 12 % des volumes du commerce européen, suivie du Portugal (9 %), du Royaume-Uni et de l’Allemagne (7 % chacun), de l’Espagne (3 %), de la Belgique et des Pays-Bas (2 % chacun). Si l’on considère le commerce avec les pays européens non producteurs, l’Allemagne et le Royaume-Uni importent respectivement 63 542 et 61 999 t, soit + 12 et 4 % par rapport à 2007-2008. La Pologne a doublé son volume d’importation au cours de la même période pour atteindre 9 831 t. Des augmentations ont été constatées au Danemark (33 % à 5 964 t), en Roumanie (119 % à 5 810 t), en Finlande (60 % à 2 597 t). Au total, l’Italie exporte près de la moitié de sa production d’huile d’olive, soit 250 000 t.
Plus de contrôles ont été demandés
Ceci étant l’oléiculture italienne traverse une crise de confiance depuis les dérives frauduleuses de cet été. En réaction la Commission agricole du Sénat italien a adopté courant mars – avec le soutien des syndicats et interprofessions oléicoles du pays – une résolution pour lutter contre les fraudes qui menacent la sécurité alimentaire et la compétitivité des huiles italiennes en modifiant les relations commerciales. La Commission demande donc au gouvernement de mettre en place un plan extraordinaire de contrôles et d’adopter des mesures plus rigoureuses et efficaces pour assurer l’authenticité des produits. Elle engage aussi tous les maillons de la filière à plus de traçabilité au moyen de contrôles internes ou externes.