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Maroc
Azura met le cap sur les fruits et s’attaque au social

Plus d’un projet dans l’escarcelle du producteur et exportateur Azura en ce début 2009. En production, si le groupe se recentre sur la tomate, les fruits font leur entrée avec les agrumes et les pêches-nectarines.

« Nous voulons faire en agrumes ce que nous avons développé en tomates », annonce le directeur d’Azura Maroc. Cette saison, si le groupe a choisi de se recentrer sur la tomate, en jouant sur une forte segmentation en cocktail et cerise, il continue de travailler sur le projet des fruits, en particulier les agrumes et les fruits à noyau. Chez eux, le développement agrumicole a débuté en 2000 à Ouled Berhil près de Taroudant avec un verger de 100 ha de petits agrumes (Nules et Nour). Il a continué avec une plantation de 70 ha d’oranges dans la zone de Chichaoua et vient juste de reprendre une ferme de la Sodea de 230 ha dans la région du Gharb. Aujourd’hui le groupe étudie d’autres possibilités pour, à terme, pouvoir proposer une gamme complète d’agrumes d’octobre à avril-mai.

Un choix qui va de pair avec la volonté du pays de relancer les exportations d’agrumes en régression depuis vingt ans.

Concernant les fruits à noyau, Azura annonce la mise en verger de 12 ha de nectarines à chair jaune et blanche courant 2009.

Quant au melon produit à Dakhla, Azura a augmenté ses surfaces à 40 ha contre 12 ha l’an passé. Là-bas, les conditions climatiques sont idéales pour cette culture et le groupe souhaite d’ici deux ans augmenter ses surfaces.

La lutte intégrée permettant une utilisation optimale des matières actives constitue le cœur du dispositif de production d’Azura. « En 2000, nous avons commencé par la courgette et, depuis l’an dernier, nous sommes fiers d’annoncer que nous avons atteint les 100 % de nos cultures en lutte intégrée. Au départ, il nous fallait trouver un moyen de lutter contre l’arrivée du Tylc. C’est à cette période que nous avons décidé d’étanchéifier nos serres et cela nous permet de nous protéger de la propagation de nouveaux virus qui s’accélère chaque année. Actuellement, la lutte intégrée se développe au Maroc et je pense qu’en termes d’image c’est une très bonne chose pour le pays », souligne un responsable de production. Aujourd’hui, toutes les fermes de Maraissa sont équipées d’un sas d’entrée, les filets ont été changés pour des plus fins. De plus, les quais de chargement des camions ont été intégrés dans les serres.

Des équipes, composées d’ingénieurs et de techniciens spécialisés dans la lutte intégrée, ont été renforcées. Elles viennent appuyer les chefs de culture dans le suivi et la mise en place des colonies d’insectes auxiliaires dans les fermes. En parallèle, des travaux de recherche sont menés avec Biobest, partenaire du groupe Azura, et avec des universités, dont l’IRD de Montpellier, pour trouver de nouvelles solutions de traitement biologique des cultures. De nouvelles pistes sont aussi explorées avec les semenciers, notamment sur l’évolution des variétés. « Nous nous rendons compte à quel point il est important que nous travaillions plus étroitement avec eux. », ajoute-t-il.

Pour obtenir la certification SA 8000, un comité social a été mis en place

De manière plus générale, Azura s’attaque au dossier sensible du social. « Nous souhaitons obtenir la certification SA 8000 courant 2009, car nous sommes convaincus que ce sujet deviendra fondamental pour nos clients », explique la responsable qualité. Un comité social a d’ailleurs été créé pour étudier les problématiques (maladie grave, hausse du prix du pain) rencontrés par les employés. L’installation de chauffe-eau solaires pour les salariés des fermes fait partie des grands projets. Les travaux ont débuté en 2008 et 50 % d’entre elles sont déjà équipées. Des actions ont aussi été menées en faveur des femmes enceintes. « Jusqu’ici à partir du sixième mois de grossesse, les femmes avaient peur de perdre leur emploi et préféraient cacher leur état », souligne un membre du comité social. Désormais elles seront prises en charge à partir du huitième mois et pourront s’arrêter et recevoir une prime de naissance.

Pour le Noël marocain, Achoura, tous les enfants des employés de Maraissa, âgés de un à douze ans, ont reçu un cadeau. Une collecte de vêtements a également été organisée et chaque chef de culture de l’ensemble des fermes doit présenter une liste d’employés pouvant en bénéficier. Depuis sa création fin 2007, le comité social se réunit une fois par mois pour discuter des actions à mener en priorité. Pour l’heure, il compte dix personnes dont deux chefs de culture, une infirmière, une responsable de la station et des membres de la direction.

Grands investissements à la station de conditionnement de Tin Mansour

Par ailleurs, le transport n’est pas oublié. « L’an passé, nous nous sommes rapprochés des transporteurs maritimes pour négocier une ligne régulière Agadir-Port Vendres. Et, ce sont près de 18 % de nos volumes qui ont transité par mer via conteneurs plutôt que par route. Ces volumes devraient encore progresser cette année avec de nouvelles lignes mises en place vers l’Europe du Nord », explique le responsable logistique.

Pour répondre aux évolutions des marchés, Azura a investi ces dernières années dans sa station de conditionnement de Tin Mansour.

La station 1 est ainsi entièrement dédiée à la tomate ronde avec deux calibreuses Greefa de huit lignes. Cette saison, « nous avons mis en place un nouveau système informatique qui permet en instantané de préparer la commande des commerciaux tout en respectant la traçabilité au colis », explique un responsable de la station. La station 4 conditionne la totalité des tomates cerise et cocktail avec des calibreuses et des flowpackeuses de dernière génération. « Dans le cas particulier des tomates cocktail, nous avons fait le choix de l’emballage manuel pour éviter d’abîmer les rafles. »

Azura a également investi dans l’achat d’une machine pour scanner les melons. « Cette machine nous permet de garantir un melon à maturité avec un taux de sucre garanti. Le melon est testé sous toutes les coutures comme s’il passait une radiographie », ajoute le directeur de la station. Enfin, pour le confort des salariés la climatisation a été installée.

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