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Portrait d’entreprise
AZ Med investit sur le melon de Provence

« On ne le dit pas assez, souligne Nicolas Torsiello, responsable du service commercial, mais AZ Med, c’est 100 000 t de f&l, dont 60 % de production locale. » D’où l’intérêt de l’entreprise pour le melon produit dans le Sud-Est et celui de Cavaillon.

L’an dernier, AZ Med (Cavaillon) a commercialisé 5 000 t de melons et doit atteindre 6 000 t cette saison. La campagne débute en avril et se termine en octobre. « Nous commençons en avril avec la provenance du Maroc pour lancer la campagne. Nous arrêtons cette origine dès que le Sud-Est entre en production, c’est-à-dire au 20 mai. C’est une décision qui, quelles que soient les circonstances conjoncturelles, n’admet aucune dérogation. » AZ Med travaille avec un réseau de producteurs du Gard aux Alpes-de-Haute-Provence, en passant par le Ventoux ou les contreforts des Cévennes. Cette répartition a permis à l’entreprise de tenir le calendrier de commercialisation « jusqu’au 15-20 octobre l’an dernier, avec un gros pic sur les mois de juillet et août. »

AZ possède son cahier des charges, associé à celui du melon de Cavaillon et différentes MDD. Annaïg Blouin, ingénieur Qualité, est chargée de l’application des consignes culturales. Son rôle consiste à un suivi des producteurs, des comptages sur les parcelles, les conseils, etc. « Un léger retard est constaté sur les plantations d’avril et, en dépit des conditions climatiques, il n’y a pas de problèmes phytosanitaires majeurs. Sur le plan variétal, nous allons cette année proposer plus de diversité. Des variétés alternatives à Anasta, mais du même type. »AZ Med « très axé sur la France » commercialise à 70 % en GMS sur le marché intérieur, le reste étant destiné à l’export.

Deux sites de conditionnements et trois machines de tri

Pour faciliter l’organisation, AZ possède deux sites de conditionnement à Cavaillon et à Villelaure (Vallée du Calavon) où sont traités près de 20 % du tonnage. La société a investi dans l’achat de trois machines de tri Top 4 Giraud afin de garantir la qualité de la marchandise commercialisée. « Nous avons été les premiers à nous équiper de matériel assurant la traçabilité à la pièce grâce au marquage des melons à l’encre alimentaire. Nous abordons notre quatrième campagne avec cette technique », explique Nicolas Torsiello. Sur le plan du conditionnement, l’entreprise est à même de s’adapter à toutes les demandes en fournissant l’ensemble des conditionnements du filet (pour faciliter la communication) aux 40 x 30 en passant par les 20 x 30 et les demandes MDD. AZ Med travaille avec 70 producteurs,. « Des partenariats informels sont instaurés avec la production,ajoute Didier Agrinier, responsable produit. Cela se traduit par des réunions de fin de campagne, dès le mois de décembre. Cela nous permet de mettre en place des calendriers de production, de sélectionner les variétés à planter, et de tracer des perspectives pour la campagne suivante. » Enfin, en aval, AZ Med investit sur ses fonds propres dans des journées d’animation en GMS. Tout cela pour expliquer que chez AZ Med, « le melon on y croit. Nous espérons que tous les efforts que nous prodiguons en termes d’investissements, en moyens humains ou promotionnels, permettront à la production locale de résister. Nous avons la volonté de mettre en avant le melon et de progresser en tonnage. A terme, notre objectif est d’atteindre les 8 à 10 000 t. » Et pour écouler cette augmentation de marchandise et absorber les + 20 % de cette campagne, AZ va « prospecter de nouveaux clients et faire le forcing après des clients historiques. Nous y parviendrons grâce aux producteurs qui nous font confiance, et à la fidélité de nos clients qui apprécient la qualité du service de AZ Med. »

20 % des volumes vendus sont étiquetés melon de Cavaillon

Mais pour ce développement, l’entreprise mise sur l’essor du melon de Cavaillon. « Nous sommes investis dans la démarche depuis son démarrage,indique Didier Agrinier. Actuellement, 75 à 80 % de nos producteurs travaillent sous le cahier des charges melon de Cavaillon. Cela représente près de 20 % des volumes que nous commercialisons, qui sont étiquetés melon de Cavaillon. Dans les deux ou trois années à venir, nous espérons atteindre 40 % du volume. » De fait, AZ Med est devenu le premier metteur en marché des expéditeurs conventionnés pour la marque. Au niveau des acheteurs, la marque « est une bonne chose pour les GMS qui l’ont référencée,précise Nicolas Torsiello. Mais des enseignes ne sont pas convaincues. Certains clients réfractaires nous opposent le prix du melon de Cavaillon. Mais peut-être n’avons-nous pas trouvé des arguments suffisamment pertinents pour les convaincre. » Nicolas Torsiello y voit également les conséquences d’une région qui a vécu le melon de Cavaillon comme une rente de situation. « Le commerce cavaillonnais n’a pas su anticiper par manque de dynamique. Nous avons perdu de nombreux clients qui se sont tournés vers d’autres régions, en dépit de la notoriété persistante du melon de Cavaillon. A ce jour, la direction opérationnelle croit fermement à son renouveau grâce à la marque. C’est pour cette raison que nous investissons et jouons à fond la carte du melon de Cavaillon. Je pense qu’à terme cette stratégie sera payante. Mais je déplore quand même que si peu de metteurs en marché s’intéressent à cette démarche. » Si les metteurs en marché ne sont actuellement que quatre, la raison en est simple. Il existe dans la région d’importantes “maisons d’expédition” dont la notoriété rayonne sur le territoire et dont les marques d’entreprises se suffisent à elles-mêmes. Quant à l’intérêt de l’amont, Didier Agrinier a une réponse : « Si la valorisation est intéressante, les producteurs entreront dans la démarche. Et s’ils constatent qu’il y a une véritable dynamique amont, ils y viendront plus facilement. »

A titre d’incitation, AZ Med a pris une mesure, « en fin de campagne, nous accordons une prime aux producteurs de melon de Cavaillon. C’est un moyen de les fidéliser. » Une décision décriée par la concurrence, mais que AZ Med assume pleinement…

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