Avis de gros temps
Les mauvaises nouvelles se sont accumulées sur la filière fruits et légumes. Lundi dernier, Bruxelles indique à la France qu’elle devra reverser 66 millions d’euros dans le cadre de la procédure de l’apurement des comptes. Sont en cause notamment la reconnaissance des OP et le calcul des fonds opérationnels. Cette procédure portant sur trois campagnes de commercialisation, c’est environ le 1/3 des sommes reçues chaque année par notre pays pour les productions fruitières et légumières que l’on doit rembourser à Bruxelles. Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, la Commission européenne, décidément en grande forme, a décidé mercredi d’ouvrir une enquête sur nos fameux plans de campagnes. Cette “exception culturelle” française qui a fonctionné pendant une bonne dizaine d’années était depuis 2002 sous le coup d’une plainte déposée auprès des autorités européennes. Le dossier paraît lourd et Bruxelles semble être en possession de documents plus qu’embêtants. L’enquête est prévue durer 18 mois, mais à l’arrivée l’addition pourrait être salée. Au-delà de l’aspect financier du dossier (qui n’est pas négligeable puisque Bruxelles évoque des sommes de 50 millions d’euros par an) c’est toute l’organisation économique à la française qui pourrait en souffrir. Le secteur était déjà peu aidé. Si en plus il doit rendre une grande partie des sommes reçues, que va-t-il rester pour inciter les producteurs à s’organiser?