Bretagne
Avec le Cerafel, les producteurs bretons veulent continuer à défendre leur place
L'hiver doux en Europe a permis aux concurrents des producteurs bretons d'être présents au moment où la demande était au plus bas.
Prince de Bretagne va étendre la Fête des Légumes primeurs en Belgique et Allemagne.
Après un début 2013 plutôt bon, une campagne artichaut correcte en globuleux (18 000 t), plus mitigée en violet (32 millions de têtes), l'année 2013 s'est plutôt mal finie pour les producteurs bretons. La campagne a été très mauvaise en tomate. Et l'hiver 2013-2014 s'est mal passé. « Un atout de notre région est son climat tempéré, a rappelé Joseph Rousseau, président du Cerafel, lors de l'assemblée générale de l'AOP. Or l'hiver a été doux sur toute l'Europe, ce qui a permis à nos concurrents d'être présents alors que la demande était au plus bas. » Seul le chou-fleur (134 millions de têtes) a été vendu en quasi-totalité, à bas prix toutefois. Mais les invendus ont été conséquents en brocoli (360 t sur 9 255 t apportées). Et des surfaces n'ont pu être récoltées en poireau et chou pommé. En allium, la saison a été bonne en oignon rosé mais mauvaise en échalote, avec des prix bas et des stocks début juin. Seuls les légumes bio ont augmenté en chiffre d'affaires, avec des volumes stables. Les producteurs bretons espèrent donc une meilleure campagne 2014-2015. Le début de saison se passe plutôt bien en artichaut. Il est plus difficile en pomme de terre primeur du fait des stocks de pommes de terre de conservation présents. En tomate, l'année devrait être marquée par une légère baisse des volumes (76 000 t prévues) en raison du développement de la diversification, notamment la cœur de bœuf (8 000 t), la gamme Saveurs d'antan (+ 73 %) et les cœurs de pigeon (+ 42 %). En fraise, après la progression de 2013 (+ 31 %, 1 037 t), une augmentation de 14 % est prévue. Pour promouvoir ses produits, Prince de Bretagne va miser sur la Fête des Légumes primeurs, étendue cette année à la Belgique et l'Allemagne, sur le partenariat avec Jean Imbert, sur l'opération “Glamour” en artichaut et sur la voile. La Route du Rhum 2014 sera l'occasion d'une opération promotionnelle d'envergure. La filière veut continuer ses efforts en expérimentation et a un projet de nouvelles serres au Cate. Joseph Rousseau s'avoue toutefois assez inquiet pour l'avenir. « La production augmente partout en Europe, notamment à l'Est, avec des coûts de production très inférieurs aux nôtres. Les grossistes se tournent davantage vers l'import et il y a une guerre des prix entre distributeurs. Même si nous vendons nos produits, la valorisation diminue. Comment motiver des jeunes dans ces conditions ? »