Audit endive : pour la FNPE “il n’y a pas d’urgence”
L’assemblée générale de la FNPE, qui s’est tenue le 17 décembre, a déçu la majeure partie des acteurs de la filière qui attendaient davantage de propositions concrètes.
Visiblement, la Fédération Nationale des Producteurs d’Endives (Fnpe) est étrangère aux préconisations de l’audit voulu par les sections nationale et régionale endives et le Celfnord. Au bout des quatre heures d’interventions tenues à Arras à l’occasion de l’assemblée générale du 17 décembre, son président Christian Cuvelier a expliqué “qu’il n’y avait pas nécessité, ni urgence à modifier les choses” dans le fonctionnement au quotidien de la fédération.
Grande fut la déception de la majeure partie des acteurs présents qui attendait des propositions concrètes de la part de leur fédération pour accompagner les évolutions engagées dès la publication de l’audit en juin dernier ! Pas de remise en cause donc du fonctionnement ni des objectifs ou de la finalité de la Fnpe.
La fédération s’interroge pourtant sur la réelle volonté de ses membres “de construire ensemble” et “sur le lien de dépendance économique de plus en plus fort dans cette production… qui fait de plus en plus douter son président sur la place et le rôle du syndicalisme endivier”. Quelques jours auparavant, l’assemblée générale des endiviers du Pas-de-Calais n’avait réuni que cinq membres !
Le plan “Endives 2010” concerne donc tous les acteurs de la filière qui se sont remis en cause et ont réfléchi depuis juin dernier… exceptée la Fnpe. Christian Cuvelier estime en effet qu’il “n’est pas très réaliste, ni raisonnable de se doter de toutes les compétences nécessaires pour répondre à toutes les questions en matière de recherche développement ”. Pour lui, “il vaudrait mieux s’appuyer sur des compétences extérieures”. Ce que confirme d’ailleurs Alex Lauriot Prevost dans son rapport de synthèse.
Bien sûr, il préconisait de sortir la station expérimentale de la tutelle du syndicalisme et voulait infléchir les voies actuelles de la recherche pour qu’enfin “la recherche cherche… pour trouver”… Le président de la commission technique, Daniel Bouquillon, ne veut pas entendre parler de remise en cause des orientations de la recherche et se satisfait des programmes actuels.
L’AG de la FNPE a par ailleurs permis de faire le point sur les autres évolutions de la filière. La DGCCRF a renforcé ses contrôles : une centaine de points ont été vérifiés, dont 26 concernent des constats de non conformité. “Il y a eu dix avertissements et deux procès-verbaux dressés pour des questions de qualité”, explique M.Volant. Perle du Nord a redressé la barre, à tel point que chacun se demande aujourd’hui “si elle n’a pas placé la barre un peu haute en réduisant à quelque 20% le produit mis en marché actuellement.” “Rien que la norme, mais toute la norme”, a expliqué J.M.Delannoy. Autre préconisation du plan stratégique : la création de la fédération commerciale de l’endive. Cette association regroupe une quinzaine d’opérateurs pour 80 % de volume mis en marché. Elle vient d’élire Jacques Ribaille, le patron de Fruidor, à sa tête. Une révolution ! C’est en effet la première fois qu’OP, expéditeurs indépendants et producteurs-vendeurs se retrouvent assis autour de la même table.
La FCE aura trois missions : animer le marché et informer en temps réel les différents opérateurs, une mission qualitative à toutes les étapes de la filière et le développement de l’exportation. Pour Philippe Bauwin, c’est un premier pas déterminant pour démontrer l’efficacité des interprofessions de première mise en marché. Pour lui, l’endive devrait être le premier légume à démontrer tout l’intérêt d’une telle concertation au niveau de cette première mise en marché.