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Charlotte aux Légumes
Au cœur de la ville et de la vie

Au Quartier des Arceaux, proche de l’hypercentre montpelliérain, et plus précisément rue Marioge, le terme de commerce de proximité prend tout son sens.

Au n° 4 de la rue Marioge à Montpellier, Charlotte Canal a ouvert, en 2011, “Charlotte aux Légumes”, une petite boutique de 30 m2, dont le taux de fréquentation par les clients successifs ferait bien des envieux. Charlotte se montre gracieuse, hyperactive mais cool, comme le quartier, un peu bobo, un peu baba !
Une “success story” alimentée depuis le mois de février par le 1er prix qu’elle a remporté au challenge “Les défis de l’innovation” organisé par l’UNFD. « Je me suis inscrite car je visais le Thermomix. Nous proposons des produits préparés et il nous aurait été très utile. D’autant que mes copines me disent que c’est très efficace ! D’où la surprise de remporter ce challenge. Mais la dotation de ce concours a été très bien utilisée car elle m’a permis de changer le camion chargé de nos livraisons. Et puis relayé par la presse, il a eu des retombées importantes nous apportant de nouveaux clients. Le bouche à oreille a fait le reste. » Le concept proposé au concours des Défis de l’innovation est simple : « Tous les dimanches, nous proposons un panier à 10 €. Le client est libre de choisir et remplir son panier, de 9 à 10 kg, de tous les fruits et légumes de son choix à moins de 3 €/kg. C’est un bonus pour bon nombre de nos clients ou des étudiants qui ont eu connaissance de cette initiative et qui sont nombreux à s’en procurer. ça les aide financièrement et ça nous permet de vider le magasin avant de recommencer une nouvelle semaine. Mais, globalement, j’ai noté ce jour-là une augmentation de la clientèle. » Car Charlotte Canal travaille en flux tendu. Sur ses 30 m2, elle ne dispose pas de chambre froide. « Ce n’est pas un problème. L’hiver nous ne chauffons pas et l’été nous utilisons la climatisation. Un choix qui nous permet de ne travailler que de l’ultra-frais. Je m’approvisionne sur le carreau du Min de Montpellier tous les deux jours. Mes fournisseurs sont des petits producteurs pour les produits locaux. Le complément de gamme, en moyenne soixante références, vient d’un grossiste. Pour le bio, je travaille avec un grossiste spécialisé. Je n’ai pas eu le choix car c’est trop fastidieux de trouver des petits producteurs locaux susceptibles de me fournir à longueur d’année et le choix est limité. Je réalise, en fait, que je vends plus de bio en hiver qu’en été, ce qui finalement profite à la production conventionnelle locale. »

Bien gérer les produits de saison
Le bio local n’est donc pas érigé en dogme tout comme la saisonnalité. « J’essaie de m’y tenir autant que je le peux en particulier pour les productions locales. Néanmoins j’ai constaté durant l’hiver, par exemple, que je vends plus de courgettes que de choux. Arrêter totalement la désaisonnalisation n’est pas possible. Pourquoi refuser au client ce qu’il demande ? » Et tout se raisonne. Pas d’asperges dans le magasin fin mars, malgré les affiches qui vantent leur fraîcheur : « il n’y en a pas encore sur le carreau, je ne voulais pas aller chez un grossiste et, de toute manière, je ne m’imagine pas proposer à mes clients des asperges à 10 €/kg. » Le magasin emploie trois personnes dont une vendeuse en formation en alternance. Car l’activité se scinde en trois segments : le magasin, les paniers et les marchés forains « pour trouver l’équilibre financier ».
Les paniers sont commandés et leur contenu choisi par le client, le tout via Internet et livrés le mardi ou jeudi. « Sur le système de la livraison de pizza : le client ouvre la porte, paye et c’est terminé. » Les commandes sont prises la veille, pour être confectionnées et livrées dans la foulée le lendemain. Peu de retours mais parfois des oublis : « Dans ce cas je rembourse ou je complète la livraison suivante. » Outre les livraisons à domicile, l’enseigne travaille avec des points de vente dans les villages alentours de Montpellier ou des entreprises. « Nous avons un partenariat avec une société qui a de gros flux commerciaux avec les entreprises leader sur Montpellier, ce qui nous permet de compléter nos livraisons sur les lieux de travail. »

Un vaste choix de paniers
Le panier “L’Essentiel” est composé de 10 kg de fruits et légumes dont six variétés de légumes et trois de fruits pour un prix de 20 € et recommandé pour des familles de deux à trois personnes. “L’Express” convient mieux aux personnes seules ou aux ménages de deux personnes. Il est composé de 8 kg de fruits et légumes, dont cinq variétés de légumes et deux de fruits pour un prix de 15 €. Pour les grandes familles (quatre à cinq personnes), “Le Familial” au prix de 25 € contient 12 kg répartis entre sept variétés de légumes et trois de fruits. Pour l’exemple, le panier “L’Essentiel” de la semaine du 4 au 14 avril contenait 700 g de kiwi, 500 g de pommes Granny, 1,5 kg de carottes, un sachet de betteraves (500 g), un chou-fleur, 1 kg de pommes de terre Amandine, un radis long, une salade feuille de chêne, 1 kg d’oignons paille. Le tout assorti de recettes culinaires et de l’indication de provenance des produits.
« Mais il arrive, en fonction des saisons et de l’approvisionnement, que nous remplacions un fruit par un légume, surtout en hiver. » Toujours pas de dogme. Sur le même principe, le magasin propose également le panier “fruité bio” (5 € pour quatre variétés de fruits du moment pour une ou deux personnes) et “Le Vitaminé” composé de cinq variétés de fruits pour trois ou quatre personnes au prix de 12 €. « Un client m’a dit un jour, j’ai dépensé 15 € alors que je pouvais consacrer 80 € à un panier. C’est décontenançant. Nous réalisons parfois des paniers à ce prix, mais, systématiquement, il y a un carton de vin. » Quant aux résultats de cette offre de paniers, Charlotte voit deux catégories de clients : « Ce sont surtout des grandes familles pour le rapport qualité/prix, mais également des personnes qui se déplacent péniblement ou pour qui les charges lourdes sont difficiles à porter. »
Mais la star de ce panel d’offres, c’est la “cagette”. Elle se décline en “cagette de saison” et “cagette du monde”. La première peut contenir jusqu’à vingt-neuf produits, vendus au poids ou à l’unité. La seconde est limitée à un choix parmi douze produits « pour satisfaire les envies les plus exotiques de chacun. »

Un succès qui dure
« Sur les soixante paniers confectionnés hebdomadairement, quarante sont des cagettes. » Pour le reste elle avoue : « Nous sommes plutôt sur du haut de gamme et les prix en découlent. Mais les clients fidèles et réguliers, la plupart du quartier, ne s’en plaignent pas et viennent souvent ici pour compléter les achats qu’ils ont effectués au marché adjacent ou au supermarché. »
Si elle a concouru aux Défis de l’innovation de l’UNFD, c’était donc pour gagner le Thermomix. Car Charlotte Canal propose un service “traiteur” : « Nous confectionnons des plats préparés comme du chou-fleur vapeur, des carottes râpées, des blancs de poireaux vapeur ou encore de la soupe vendue en bol, très prisée par les clients plus âgés ou en portion plus importante dans des conditionnements apportés par eux-mêmes. Nous proposons également un mix de légumes pré-découpés pour la soupe, que les clients nous commandent par avance et qu’ils cuisent à leur manière. » Dans un coin, Charlotte propose également « le petit sac à 1 €, quelle que soit sa composition, de légumes un peu fanés car nous trions beaucoup et que cela fait plaisir. » Il y a aussi la poignée de persil glissée avec les achats et que personne ne refuse, « une prime car je ne voyais pas le faire payer. » Ou la vraie vie du commerce de proximité.

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