Attali ou Attila ?
Si les propositions de la commission Attali pour la libération de la croissance sont retenues, il ne restera plus grand-chose des lois protégeant le commerce de proximité. Exit les lois Royer, Galland et Raffarin : la droite version 2007 met à bas l’édifice construit par les droites des années 70, 80 et 90. Le rapport dresse le “constat d’échec” de ces lois. En résumé, la loi Galland est responsable de la hausse des prix, et les lois Royer et Raffarin ont empêché l’exercice d’une saine concurrence, sans protéger le petit commerce. Requiem donc. Mais l’ancien sherpa de Mitterrand fait encore plus fort dans la prévision. L’abrogation de ces lois se traduirait par une baisse de “2 à 4 %” des prix à la consommation et par la création de “pratiquement 1 million d’emplois” dans le commerce de détail, l’hôtellerie et la restauration. Rien que ça. Pour la commission Attali, il faut “restaurer la liberté tarifaire” en autorisant “la liberté des négociations commerciales”. Le rapport va même plus loin que Sarkozy : il propose de supprimer l’interdiction de revente à perte. Fini aussi les dates de soldes ou l’autorisation d’implantations pour les nouveaux centres commerciaux. Tout cela au nom de la baisse des prix et de la liberté. Le commerce vivait depuis 30 ans sous le joug de lois liberticides, et on ne le savait pas.