Atout pomme

L'embargo russe a redessiné la carte des exportations de fruits et légumes au niveau mondial. Comme leurs voisins européens, les opérateurs français doivent se tourner vers de nouveaux marchés. L'un des fruits touchés par cette redistribution ? La pomme. Il n'est pas étonnant que ce soit le produit à l'honneur au Medfel cette année. La Russie est le premier importateur de pommes au monde : 1,2 million de tonnes achetées par an. Si les exportations françaises de pommes vers ce pays n'étaient, avant l'embargo, pas trop importantes (3 à 4 % de la production hexagonale), il faut désormais compter avec les volumes des autres pays qui étaient jusque-là destinés au marché russe. 500 000 tonnes de pommes polonaises étaient absorbées habituellement par la Russie. Elles entrent désormais en concurrence directe avec la production française. L'Italie, autre gros producteur, a aussi exercé une pression forte sur les prix. Si elle n'est pas la moins chère, la pomme française a des atouts pour développer son exportation. Elle se distingue notamment par des arguments techniques. Elle n'a pas une plastique aussi parfaite que les cirées américaines, mais elle est reconnue comme étant bonne et saine. Une des destinations prometteuses pour la pomme française : l'Afrique de l'Ouest. Pour des raisons évidentes de climat, la pomme n'est pas cultivée par les producteurs locaux. Son prix, peu élevé, en fait un fruit abordable pour les consommateurs africains qui l'achètent souvent à la pièce sur les marchés. Sa résistance et sa bonne conservation lui permettent en outre un voyage maritime de dix à quinze jours. Sur des marchés comme le Moyen-Orient, les variétés de niche ont toutes leurs chances. L'origine France peut séduire une clientèle exigeante. Des opportunités à découvrir dans les pages de ce magazine, dans notre dossier spécial Medfel en p.20. A noter aussi que lors du Salon, deux conférences porteront sur le marché de la pomme le mercredi 22 avril : « Le marché de la pomme après l'embargo russe » et « Pomme : lever les obstacles pour conquérir de nouveaux marchés ». Bonne lecture et bon Salon !