Interview de Bernard Reynès
« Articuler les logiques de l’agriculture et du commerce de proximité »
Le député-maire de Châteaurenard veut agir sur un rapprochement entre production et détail traditionnel, seul moyen à ses yeux de contrer l’hégémonie de la grande distribution.
Le 18 octobre, Bernard Reynès, maire de Châteaurenard et député de la circonscription où il remplace Léon Vachet, déposait un amendement devant l’Assemblée afin de promouvoir de nouvelles synergies entre producteurs locaux et détaillants de proximité. L’amendement rejeté a conduit à la constitution d’un groupe de travail avec Bercy et à la création d’un groupe d’études à l’Assemblée. Rencontre avec celui qui « veut faire de ce projet ma (sa) priorité et la colonne vertébrale de mon (son) mandat. »
Fld hebdo : Quelles sont les raisons qui vous ont amené à présenter cet amendement ?
Bernard Reynès : Cet amendement est basé sur un constat : les producteurs comme le commerce de proximité souffrent de l’hégémonie de la grande distribution. L’idée est d’amener ces deux catégories socioprofessionnelles à travailler en partenariat et en sans intermédiaire. Dans ce cas, ils pourraient bénéficier d’avantages fiscaux afin d’ouvrir de nouveaux circuits de ventes alternatifs. L’amendement a été rejeté pour des raisons financières. Le groupe de travail, mis en place avec Bercy qui a validé son installation, devrait permettre de le retravailler en présentant de nouveaux arguments pour dégager des moyens financiers. Quant à la commission parlementaire, sa mission sera de rencontrer les acteurs et de les mettre autour d’une table ronde en évitant de se limiter à un procès de la grande distribution.
Fld hebdo : Pensez-vous que cet amendement ait été bien compris ?
B. R. : Les deux nouveaux outils dont nous disposons vont effectivement permettre de développer le projet. Encore une fois, il s’agit de renforcer la solidarité entre producteurs et commerce de proximité qui n’ont pas d’intérêts contradictoires. La production va trouver de nouveaux circuits de distribution, ou les renforcer. Mais ils n’auront pas le droit de se manquer sur la qualité. Dans ce sens, j’estime qu’un cahier des charges de qualité est obligatoire. Quant au commerce de proximité, qu’il soit sédentaire ou non, c’est un moyen de regagner des parts de marché en devenant la vitrine des productions locales. Ce projet devrait interpeller les élus qui cherchent des moyens de revitaliser les centre-villes. Le projet pourrait se résumer en une phrase : remettre le commerce de proximité dans des conditions de saine concurrence et à la production de bénéficier d’une offre commerciale élargie.