Rencontres Aprifel
Aprifel fait le point sur la qualité sanitaire dans la filière f&l
Restaurer la confiance du consommateur, c’est l’un des objectifs des rencontres Aprifel. Cette année, Aprifel a fait le point sur les démarches engagées par les professionnels.
« Avec la crise économique, il y a un vrai retour de balancier du comportement des consommateurs vers le plaisir plutôt que la santé, a martelé Pascale Hebel directrice du Credoc, lors des rencontres Aprifel la semaine dernière à Paris. Les dépenses alimentaires vont baisser pendant encore trois ans. Il est donc important de redonner confiance aux consommateurs par rapport à tous les circuits de distribution et tous les risques sanitaires alimentaires. » C’est dans ce contexte risques/bénéfices qu’Aprifel avait dédié l’ensemble de la journée à la qualité sanitaire des f&l. Dans les faits, Michel Catteau de l’Institut Pasteur de Lille souligne : « En France, pendant très longtemps, on a estimé que les f&l étaient rarement à l’origine d’infections alimentaires mais plutôt les origines animales. Mais si l’on prend le cas des Etats-Unis, le nombre d’infections par des f&l a sensiblement augmenté car on s’y est davantage intéressé. (.) Ces cas d’infection (aux norovirus et autres bactéries type listeria et salmonelle) augmentent en raison de la diversification des origines des aliments, de l’allongement des circuits de distribution où les bonnes pratiques agricoles et d’hygiène ne sont pas aussi respectées. »
Aussi pour lutter contre ces toxi-infections involontaires, les scientifiques soulignent toute l’importance des bonnes pratiques d’hygiène et agricoles précisant combien « il est nécessaire et indispensable de sensibiliser tous les acteurs de la filière des producteurs aux consommateurs ». Christophe N’Guyen The, de l’Inra d’Avignon, étaye ce propos : « Les principaux pathogènes sont très rares dans les f&l, car ils sont davantage portés par les hommes et les animaux », tout en ajoutant l’importance de guides de bonnes pratiques d’hygiène comme celui venant tout juste de sortir sur les f&l frais non transformés réalisé par le CTIFL présenté par Alain Vernède, directeur du CTIFL : « Cette démarche est de filière, c’est un document de référence qui prend en compte les dernières réglementations notamment sur la production primaire. »
Les Européens ont une perception positive quant aux autorités sanitaires
C’était aussi l’occasion de présenter la démarche d’autocontrôle FeL Partenariat soutenue par la DGCCRF (cf. encadré). « Elle nous permet d’avoir un tronc commun pour les certifications et de bénéficier aussi du soutien de notre fédération pour les procédures de gestion de crise ou encore le réseau de laboratoires d’analyses des risques », note Patrice Prud’homme, directeur de la SAS Robert. Plus rassurant, selon le dernier Eurobaromètre (2010) de l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA), si les Européens se disent inquiets (3 sur 10), en particulier vis-à-vis des pesticides (principale source d’inquiétude dans douze Etats Membres dont la France), ils ont une perception positive quant aux autorités sanitaires et les institutions.
« Les consommateurs se sentent protégés et l’action des Pouvoirs publics est reconnue. Pour autant l’opinion reste divisée sur la notion d’indépendance des scientifiques », note Anne-Laure Gassin, directrice communication de l’EFSA. Quant aux changements liés à la crise E. Coli, les plans de contrôles microbiologiques ont été renforcés, l’ANSES a reconnu son rôle fondamental d’information auprès des consommateurs. La CLCV rappelle l’importance de cibler les porte-parole pour renforcer la crédibilité du message. Bernard Chevassus-au-Louis, co-président de la rencontre, a conclu : « Il est nécessaire de s’organiser collectivement et maîtriser les risques peu à peu. Avec les autocontrôles, il faut montrer que l’on progresse ».