Après une bonne année 2006, la Sica pense à l’avenir
La Sica Saint-Pol a réalisé un chiffre d’affaires de 236 millions d’euros et se tourne vers l’avenir.
Un volume de production stable à 300 000 tonnes de légumes frais récolté par 1 500 producteurs adhérents, mais un chiffre d’affaires en hausse de 2,5 % à 236 millions d’euros : tels sont les chiffres de la campagne 2005-2006 de la Sica Saint-Pol (Saint-Pol de Léon dans le Finistère), rendus publics la semaine dernière.
Un exercice jugé correct par le président de la Sica, Pierre Bihan-Poudec. En effet, la presque totalité des vingt-cinq légumes de la gamme se sont bien comportés sur leurs marchés respectifs. Les cours du chou-fleur sont restés soutenus (0,472 euro la tête) pour un chiffre d’affaires d’un peu plus de 33 millions.
Le marché a mieux rémunéré en 2006 les producteurs de tomates qu’en 2005, même si cette hausse a été rognée par le niveau toujours élevé des charges énergétiques. A la Sica, la tomate pèse 32 600 t et 32,6 millions d’euros. Pour la première fois de l’histoire de la tomate dans la Sica, la grappe recule de 17 %.
Echalotes, oignons rosés de Roscoff, mini-légumes, salades pour la IV e gamme, une gamme maraîchère en bonne santé… Bien des variétés ont connu une bonne campagne 2005-2006 (la Sica clôt ses comptes en mars). Mais pas tous. Pour certains légumes, la campagne a été difficile : artichauts camus, brocolis (une faible demande et un été 2005 chaud), des endives qui ne cessent de reculer d’année en année en Bretagne.
Investir selon les besoins européens
Pour la Sica, la campagne passée a surtout été l’occasion de se recentrer sur son métier de base, le légume. La Sica Saint-Pol a stoppé définitivement son activité en surgélation de légumes (filiale CBA) et cédé son secteur “approvisionnement” à une coopérative bretonne spécialisée.
La Sica veut poursuivre ses investissements pour faire correspondre sa production (et sa présentation) aux besoins du marché européen. La Sica exporte chaque année la moitié de ses légumes. “Ces adaptations nécessiteront des investissements importants”, a souligné Pierre Bihan-Poudec dans son rapport d’orientations.
La Sica précise qu’elle sera intraitable quant à la défense “d’un des fondamentaux de (son) organisation, […] la solidarité collective pour la défense des marchés en période d’excédents”. Elle souhaite ardemment un fonds de prévention des crises abondé par les producteurs, mais aussi la France et l’Europe. “Nous n’envisageons pas une nouvelle OCM fin 2007 sans avancée sur ce dossier”, a prévenu Pierre Bihan-Poudec.