Conjoncture
Après plusieurs jours de crise, le marché du melon se ressaisit
Des tensions ont été perceptibles la semaine dernière en particulier avec une grande enseigne de la distribution (Carrefour). Le début de semaine s’annonce sous de meilleurs auspices.
La semaine a été plus que délicate pour l’ensemble des opérateurs de la filière melon. Les volumes quotidiens mis en marché atteignaient les 6 700 t, lundi 23 juillet, provoquant un déséquilibre entre offre et demande. Au plus fort de la crise, le 26 juillet, les opérateurs ont réussi à trouver un terrain d’entente à l’AIM-Melon. Même si les prix restaient encore bas, les volumes avaient régressé. En fin de journée, les volumes mis en marché atteignaient 3 700 t, rééquilibrant le marché. « La crise est derrière nous », expliquait Bernard Chiron co-président de l’AIM Melon. Un propos qu’appuie Bernard Miozzo, directeur de l’AIM-Melon : « le début de semaine devrait se passer sous de meilleurs auspices. On a réussi à rééquilibrer le marché de manière globale (volumes et cotations) et surtout à améliorer les relations commerciales avec une enseigne de la grande distribution. Après le 10 août, on aura peut-être un risque de se retrouver avec davantage de volumes, mais pour l’instant nous sommes optimistes. Notre gros souci reste l’attitude de la grande distribution en période de pic de production. nous avons certes des possibilités d’animations, mais cela ne solutionne pas tout. » La difficulté depuis quelques années réside dans cette incapacité à pouvoir prévoir le marché à plus de 4-5 jours en raison des aléas climatiques. Une certaine inquiétude planait encore en fin de semaine, car des orages étaient prévus dans le Centre-Ouest ce début de semaine, ce qui n’est pas bon signe pour la production. A la FCD, on note que l’indicateur de marché est revenu à un niveau plus normal en fin de semaine : « en melon, cela peut aller très vite s’il y a un surplus de production. Nous devons rester vigilants. » Chez Auchan, on temporise : « Si la météo est l’un des causes de la crise, (les précipitations en production ont fait chuter les saveurs, et le temps froid dans le Nord de la France a pesé sur la consommation) elle n’est pas la seule. Une segmentation bien étagée doit aider à avoir des ventes plus fluides, avec une entrée de gamme et un haut de gamme en complément du melon pièce. Les opérateurs doivent aussi jouer la carte de l’export quand il y a des pics de production, explique Marc-Henri Blarel, responsable achat fruits et légumes. En melon, la crise n’est pas finie, en tout cas nous nous sommes mis en ordre de bataille pour aider à la commercialisation dans de bonnes conditions. Ce qui est sûr c’est qu’au dessus de 5 000 t par jour, il peut y avoir des difficultés de marché » Faisant référence à l’oignon qui a vécu durant 140 jours une crise conjoncturelle, il semblerait aussi que certains dispositifs de sortie de crise ne fonctionnent pas forcément en pratique.