Vallée du Rhône
Après le gel, la catastrophe économique
Michel Barnier a rencontré les responsables professionnels de la Vallée du Rhône pour leur annoncer la mise en place des moyens activés dans le cadre du fonds de calamités agricoles.
Michel Barnier était samedi 29 mars dans la Drôme où il a visité une exploitation sinistrée à Châteauneuf-sur-Isère. A Valence, il a ensuite rencontré les responsables professionnels des huit départements de la Vallée du Rhône affectés par la vague de froid qui a sévi dans la nuit du dimanche au lundi de Pâques et anéanti de nombreux vergers de fruits à noyaux.
« Face à une catastrophe de cette ampleur, plus grave qu’en 2003, il était normal que le ministre de l’Agriculture soit à vos côtés, a déclaré en préambule Michel Barnier. Je rendrai compte au Premier ministre et au président de la République des conséquences du sinistre et nous mettrons en place des outils adaptés. » Des cellules de crises vont être installées dans les préfectures de chaque département (Drôme, Ardèche, Gard, Vaucluse, Isère, Rhône, Bouches-du-Rhône et Loire) afin de coordonner les expertises. Le ministre a également annoncé la mise en place de tous les moyens traditionnels activés dans le cadre du fonds de calamités agricoles « qui ne seront pas suffisants, mais nous trouverons d’autres outils avec le ministère des Finances. » L’arrêté de catastrophe naturelle devrait être promulgué courant mai. Mais le ministre a surtout évoqué sa volonté de profiter du bilan de la Pac pour obtenir de nouvelles mesures. « Il est indispensable de réorienter certaines aides de la Pac vers des filières comme les fruits et légumes, afin de les doter de systèmes de gestion de crise. »
En ce qui concerne les dégâts, l’abricot précoce semble le plus touché dans les départements du Gard, de l’Ardèche et d’une partie de la Drôme. En revanche, les variétés plus tardives pourraient être moins affectées. En cerises, les dégâts sont plus difficiles à évaluer car ils dépendent des variétés et du stade végétatif. En ce qui concerne les pêches et nectarines, il est trop tôt pour faire une évaluation. Pour illustrer l’ampleur de la crise dans le département de la Drôme qui subit également les effets dévastateurs de la Sharka, Michel Royanner, président de la FRSEA Rhône-Alpes, a cité le chiffre de « 80 millions d’euros de pertes de chiffres d’affaires et 2,5 millions d’heures de travail supprimées. » Et ce, sans compter avec les conséquences sur les entreprises périphériques (transport, emballage, phytosanitaire, etc.). Jean-Michel Lemétayer sera dans la Drôme la semaine prochaine.