Distribution européenne
Après la crise, les prix cantonnés à la baisse impactent le marché européen des f&l
Au salon Fruit Attraction, plusieurs distributeurs européens de f&l se sont retrouvés autour d’une table afin de faire le point sur la consommation européenne. Constat alarmant.
La baisse de consommation de f&l en Europe n’est pas totalement liée à la méfiance dans la qualité des produits, mais davantage à un mélange conjoncturel morose de réduction de budget des ménages. Une situation qui pousse à des prix très en deçà des coûts de production. C’est en ces termes que distributeurs européens et russes se sont retrouvés lors d’une conférence sur l’impact de la crise au salon Fruit Attraction. « On a organisé des promotions colossales pour relancer la consommation. Actuellement, le problème des prix bas impacte le marché alors que la qualité des produits est là », a rappelé Ge Happe, chez Albert Heijn. Chez Grand Frais, Mr Nicolet, son vice-président, précise : « La crise est une des conséquences de la baisse des prix actuelle. En dehors des effets météo, cause profonde de la crise et l’arrêt total des ventes de f&l espagnols durant E. Coli, il ne faut pas oublier la morosité ambiante. Les consommateurs se ruent sur les promotions et les achats sont plus réflechis. Il y a clairement une baisse de 5 % de la consommation, même si chez nous les ventes sont stables malgré juin-juillet. Nos actions de communication ont permis de relancer les ventes. » Quant aux fruits à noyau, Eriz Zumarraga, acheteur fruit chez Eroski, « vouloir vendre à davantage de distributeurs en Europe, cela déstabilise le marché. Il y a eu beaucoup de négociations sur les prix et peu d’intérêt sur la qualité. Pour relancer la consommation, il faut des relations fortes entre producteurs et distributeurs », a-t-il martelé. « Tout est question de confiance. Avec la crise, les distributeurs doivent prendre leur responsabilité. Nous allons intensifier les relations avec les producteurs, indique Ge Happe. Le principal c’est que les consommateurs reprennent confiance et consomment. » Une grande campagne de communication sera lancée en 2012 pour relancer la confiance. « La crise a renforcé la suspicion des consommateurs. On cherche tous des solutions pour relancer les ventes via le sourcing local, et tous croient que la production plus proche est plus saine et meilleure. Et la crise a accéléré ce sourcing local », a souligné Emmanuel Langdorf chez Metro. « En France, la production espagnole a une très mauvaise image, a rappelé Grand Frais. Il y a un gros travail à faire auprès du consommateur. Après la crise plus personne ne voulait de f&l espagnols. » Et un autre intervenant de rappeler combien la rapidité de l’information a joué, « l’Espagne doit faire la même chose que ce qui a été fait durant la crise E. Coli même si cela coûte cher. » Déjà, Alain Barniol au marché St-Charles faisait savoir qu’un groupe de travail serait mis en place, avec la Fepex, pour faciliter la communication entre producteurs français et espagnols et metteurs en marché dans les prochaines semaines.