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Transformateurs
André Bernard : « Il faut revaloriser l'image des fruits et légumes transformés »

André Bernard, a pris la présidence de l'Anifelt le 24 juin dernier (cf fld hebdo du 8 juillet). L'occasion, pour fld, de souligner les enjeux de la filière fruits et légumes transformés.

André Bernard est agriculteur en Vaucluse. Il est aussi président de la Sonito, interprofession de la tomate d'industrie. Tout au long de sa carrière, débutée il y a plus de 30 ans, il a occupé de nombreux postes à responsabilités qui l'ont mené à la présidence des JA puis de la FDSEA et enfin de la Chambre d'agriculture de Vaucluse.

FLD : Vous avez toujours défendu l'idée d'une agriculture contractualisée, un des dénominateurs communs à toutes les filières de l'Anifelt…

ANDRÉ BERNARD : C'est un mode de fonctionnement particulier car l'industrie de 1re ou 2e transformation ne peut pas être l'exutoire du marché du frais. Il serait utopique de penser que ce secteur peut fonctionner sur les crises de marché. Ceci étant, il y a quand même des problématiques communes avec le frais, comme les coûts de production élevés, les contraintes environnementales, les pressions réglementaires pour la protection des cultures etc. A l'inverse, l'industrie autorise la constitution de stocks de long terme qui permettent de pondérer les aléas des marchés et des productions parfaitement tracées par des analyses en continu.

FLD : Comment définiriez-vous les missions de l'Anifelt ?

A. B. : L'Anifelt se veut le porte-parole, auprès des pouvoirs publics français et européens pour tout ce qui concerne les évolutions réglementaires, des petites filières qu'elle représente (lire encadré) et qui pèsent quand même un tiers de la production française. J'ai envie de dire que c'est le “lobby des petits métiers”!

En ce qui concerne le collège des industriels, nous sommes par exemple très vigilants sur la question du bisphénol A.

L'Anifelt est également l'interface avec France Agri-Mer et la Casdar via le CTIFL.

Enfin, c'est par sa voix que les accords de branches peuvent être étendus à l'ensemble des productions.

FLD : Quels sont les enjeux pour la filière fruits et légumes transformés ?

A. B. : La priorité est de rendre plus visible ce secteur. Notre ambition est de porter le message : « le contenu de cette boîte, de ce tube ou de ce sachet de surgelés est au moins aussi frais et aussi qualitatif » qu'un fruit ou légume frais. Il est important de revaloriser l'image de la filière transformation qui, parfois, a été un peu méprisée.

En second lieu, il s'agit d'obtenir des aménagements de la réglementation comme celle des phytosanitaires. Nous souhaitons également obtenir des financements pour l'expérimentation. Chaque branche a des stations d'expérimentation qui sont spécifiques afin de faire évoluer les pratiques et de fournir des produits les plus adaptés aux marchés. Enfin, nous souhaitons développer les filières produits existantes ou en créer de nouvelles suivant les modalités de fonctionnement de l'Anifelt.

FLD : Quelles sont les conséquences du rude climat de cet été pour les f&l transformés ?

A. B. : A priori, il y a une baisse significative des rendements sur les petits pois. La récolte de haricots verts devrait être normale, sauf en cas de restriction de l'eau nécessaire à l'irrigation.

Pour les épinards, il faut attendre les dernières entrées. En revanche, le pruneau connaît une baisse de potentiel liée essentiellement à la chaleur qui empêche les fruits de grossir. De plus, les stocks sont en diminution. Pas de problème pour les champignons de couche. Pour la cerise, qui est passée au travers des orages, si les volumes ne sont pas ceux qui étaient prévus, l'essentiel a été sauvé. Enfin pour la tomate, il est trop tôt pour se lancer dans des prévisions. Tout dépendra des conditions à la récolte.

FLD : Y a-t-il un risque d'augmentation des prix à la consommation ?

A. B. : Je ne le pense pas pour cette année, mais pour les années à venir, il faudra compter avec l'état des stocks existants.

Les filières membres de l'Anifelt

L'Anifelt réunit toutes les filières spécialisées pour l'approvisionnement de l'industrie de la transformation, c'est-à-dire l'Anibi (cerise), l'Anicc (champignon de couche), le BIP (pruneau), l'Unilet (légumes verts), la Sonito (tomate) sachant que la filière choucroute est en sommeil. Ce sont des familles qui ont les mêmes problématiques et les mêmes stratégies. Toutes les productions sont sous contrats volumes/prix avant campagne, dans des organisations de producteurs à destination unique c'est-à-dire l'industrie avec des variétés spécifiques et des cultures très mécanisées. Les légumes verts composent le plus gros des volumes de l'Anifelt. En chiffre d'affaires, c'est le pruneau qui pèse le plus lourd.

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