Marchés de gros
Altarea s’installe à la table de Rungis
Altarea entre à hauteur de 33,34 % dans le capital de la Semmaris. Il s’agirait d’assurer le développement de la société à l’international et d’étendre les limites du marché francilien.
La décision du gouvernement de vendre une part minoritaire (33,34 %) du capital de la Semmaris a été prise vendredi. Le groupe Altarea, foncière spécialiste des centres commerciaux, a été retenu face à la CDC et à Unibail. Le prix payé devrait se situer aux alentours de 45 millions d’euros et l’opération valoriserait la Semmaris à 104 millions d’euros.
Du coup, la nouvelle répartition du capital social évolue : les collectivités et institutions publiques (Etat, Ville de Paris, Conseil Général du Val-de-Marne, CDC) représentent 55,34 % et les professionnels du secteur 11,12 %, Altarea prenant 33,34 %. D’emblée, le Conseil général du Val-de-Marne a dénoncé « une opération qui semble être essentiellement l’occasion d’une plus-value ». Les grossistes de Rungis se sont aussi déclarés « fort mécontents » de ne pas avoir été tenus au courant des modalités de cession.
Marc Spielrein s’est exprimé hier lors d’un point presse, sur le choix d’Altarea : « Rungis a un rôle majeur à jouer dans la structuration des marchés de gros dans le monde. Nous avons une forte expérience de la gestion et de l’exploitation de marchés, mais nous ne sommes pas un promoteur immobilier. » Il a dit comprendre la frustration des grossistes, mais rappela aussi que les conditions de cession relèvent du titre 2 de la loi de 1986 (qui n’autorisent pas une consultation), que la majorité du capital restait aux Pouvoirs Publics et que le nouvel actionnaire n’était pas un spéculateur. Altarea s’est engagée à garder les titres cinq ans. Le processus règle aussi le problème de la créance de l’Etat d’environ 27 M€ dans la Semmaris, reprise par Altarea, dans le cadre de cette augmentation de capital réservée.
Marc Spielrein a souligné l’augmentation sensible des fonds propres (50 M€ prévus fin 2007). L’opération devrait profiter à l’extension du marché sur la zone voisine du Senia, par l’achat d’une vingtaine d’hectares.
Il s’agit aussi de la politique de développement de la Semmaris à l’international (Grande-Bretagne, Chine et Moscou en particulier) : « L’Ile-de-France ne représente plus que 60 % de notre activité », justifia Marc Spielrein. Le réseau français des Min pourrait aussi intéresser cette Semmaris nouvelle si « les collectivités locales s’engageaient ».