Aller au contenu principal

Alsace : du bio sans perte de rendement

La ferme Horrenberger a démarré le maraîchage bio en 1969. La technicité acquise au fil des années a gommé la différence de rendement avec le conventionnel.

Michel et Jean-Paul Horrenberger. Le premier a succédé à son père qui a fêté une carrière de cinquante ans dans le bio en juin dernier.
© C. Reibel

Jean-Paul Horrenberger est un pionnier de la bio en Alsace. Il s’installe à Durrenentzen en 1968 avec son père alors que la technique balbutie encore. Il apprend sur le tas et persévère avant de céder en 2010 l’exploitation à Michel et Frédéric, deux de ses fils, aujourd’hui associés au sein d’une SCEA. Les deux frères passent les 42 ha de l’époque, 74 ha aujourd’hui, en biodynamie. La rotation sur au moins cinq ans, entre les légumes, la luzerne, le soja, de l’épeautre, du triticale et de l’orge d’hiver est la clé de voûte du système. Les céréales laissent systématiquement la place à de la féverole ou à des petits pois qui jouent le rôle d’engrais vert. Les maraîchers pulvérisent de la bouse de corne sur sol nu et de la silice en végétation. Ils plantent à de faibles densités car « des cultures bien ventilées sèchent plus vite et favorisent moins les maladies ». Ils désherbent selon la météo thermiquement, avec des brosses, des dents ou des doigts. « Les constructeurs s’adaptent de mieux en mieux à nos besoins », commente Michel. Depuis 2010, un mélange d’huiles essentielles remplace le cuivre pour contrer le mildiou. « Si le rendement reste quelque peu inférieur au conventionnel en grains, il est égal en légumes à ce qu’obtient un itinéraire en maraîchage raisonné », remarque Jean-Paul.

Ventes sur Rungis

En dépit du développement de la mécanisation, la main-d’œuvre reste le nerf de la guerre. La SCEA emploie dix-huit permanents et fait appel à une dizaine de saisonniers. De huit à dix personnes préparent quotidiennement des commandes. Elles partent vers des clients de proximité mais aussi plus éloignés. Au départ, Jean-Paul écoule sa production sur des marchés, chez un grossiste, pratique des échanges avec des collègues. En 2007, la première boutique Côté nature créée par trois autres de ses fils, et en 2008 le lancement d’un circuit de paniers livrés aux salariés sur le lieu de travail donnent de l’ampleur aux débouchés. Depuis, Côté nature a fait des petits. Les cinq magasins de l’enseigne sont devenus les principaux clients de la SCEA. Des commandes arrivent de Rungis et d’un grossiste du Vaucluse. « Pour suivre en production, il faut respecter l’équilibre entre légumes et céréales. C’est pourquoi nous ne pouvons actuellement pas satisfaire toute la demande », avoue Michel.

Christophe Reibel

Les plus lus

Des employés s'affairent à la récolte de salades dans une parcelle du Gaec Stéphan. A droite, Christian Stéphan, l'un des trois associés du Gaec Stéphan.
Maraîchage en Bretagne : « Comment j’ai réussi à fidéliser ma main-d’œuvre »

Christian Stéphan, producteur de salades, chou-fleur, et d’oignons avec son frère en Bretagne a réussi à recruter et…

<em class="placeholder">mildiou melon</em>
Melon : trois solutions alternatives contre le mildiou

Le mildiou est un problème croissant et récurrent en melon dans tous les bassins de production. Trois produits alternatifs et…

<em class="placeholder">Benoît de Flaujac dans la végétation de sa plantation d&#039;asperges de l&#039;année sous serre photovoltaïque. </em>
Serre photovoltaïque pour la vente directe : « J'ai privilégié la luminosité et l’aération »
Pour développer des cultures diversifiées destinées à la vente directe, la SCEA de Flaujac a fait le choix d’une serre…
<em class="placeholder">Les dégâts en production sont restreints aux fruits et se caractérisent par de fortes décolorations et des déformations les rendant non commercialisables.</em>
Tomate : vigilance sur le virus ToBRFV

Dans un rapport, l’Anses recommande la vigilance vis-à-vis d’un virus de la tomate récemment apparu, le Tomato fruit blotch…

Frédéric Marchesin, producteur de tomates Label Rouge pour les Paysans de Rougeline montrant une tomate dans sa serre.
Tomate : « Le Label Rouge, des surcoûts significatifs pour garantir des tomates hautement qualitatives »

Montée en puissance des volumes de tomate Label Rouge pour cette deuxième année sous label. L’AIFLG, ODG du Label Rouge, et le…

pucerons sur un fraisier en fleurs
Parsada : sur quelles « menaces majeures » va plancher le nouveau plan d'actions pour la filière fruits et légumes ?

Cinq nouveaux plans d’actions ont été validés pour les filières grandes cultures, semences et plants, fruits et légumes frais…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes