Alors ce coef’ ?
C’est le feuilleton de l’été, mais avec un succès d’audience bien moindre que certaine sérié télé : l’Etat va-t-il mettre en place le coefficient multiplicateur ? Il aurait pu le faire au moins une dizaine de fois, pour huit produits différents (lire page 2). Mais pour l’instant, ce mécanisme, voté à la quasi-unanimité par les parlementaires, est resté coincé : probablement un mauvais réglage… Il faut dire que la cacophonie règne sur l’opportunité d’appliquer le coefficient multiplicateur. “J’avoue douter qu’un tel mécanisme puisse faire remonter les prix à la production […] et je crains les effets pervers induits”, déclarait, le 12 août, le président de la FNPF, Christian Pauleau à nos confrères de Réussir. Pourtant, dans les régions, on réclame le coef’ à corps et à cri. Une délégation des Bouches-du-Rhône l’a encore demandé, en vain, la semaine dernière au ministre. Et Jean-Michel Ferrand, député (UMP) de Vaucluse, ne cache pas son intention de la faire appliquer, si nécessaire, pour le raisin de table.
Evidemment, la distribution freine des quatre fers. “La distribution fait peur. Elle menace de stopper les achats de produits sur lesquels on appliquerait le coefficient multiplicateur”, écrit Philippe de Vergnette, président de la Chambre d’Agriculture du Tarn-et-Garonne. C’est tout le problème de ce coef’, imposé par les sénateurs contre l’avis du Gouvernement : presque tout le monde doute de son efficacité, mais une fois que la loi est votée, il est impossible, et même indéfendable de ne pas l’appliquer.